Tobias est né à Llanfairpwll, petit village de l'île d'Anglesey au Pays de Galles, durant la première guerre entre Mangemorts et Ordre du Phénix. Il vit le jour le 13 octobre 1971 dans une famille de sang mêlé. Il est le sixième et avant dernier fils de Deved Elgud et Merida Paterns, petit frère de quatre grands gaillards et d'une non moins vigoureuse jeune fille, tous nés à un an d'intervalle. Merida était réglée comme du papier à musique, d'une régularité à toute épreuve : un enfant par an, entre le mois de septembre et celui de décembre, sans faille ni loupé. La saison des anniversaires et des heureux événements était déjà donc bien entamée lors de l'arrivée de Tobias.
Cependant, cette époque de guerre fut plutôt marquée par les drames et les morts, notamment l'assassinat d'un de ses oncles et de son épouse. Cette macabre nouvelle plongea toute la lignée Elgud dans de longues années de tristesse et de ressentiment, seulement soldée par l'annonce de la disparition de Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom et l'arrestation massive de ses sbires. Deved, sorcier farouchement opposé au Seigneur des Ténèbres, du moins d'après ses dires puisque l'on ne relève aucune action à l'encontre de ce dernier de la part dudit opposant, eu de quoi se lamenter et menacer pour les années à venir.
Tobias quant à lui bien trop petit, ne garde pas le moindre souvenir de cette époque. Son enfance fut simple et heureuse, alimentée par les chamailleries et les jeux propres à tous les enfants. Sa joyeuse fratrie lui donna goût aux légendes et histoires sorcières et développa sa fascination pour les créatures magiques, en particulier pour les dragons.

Jusqu’à ses sept ans, Tobias n'avait jamais fais de vagues. Puis ses premières caractéristiques magiques se manifestèrent... Il fit exploser un chat.
Alors qu'il marchait dans une petite rue étroite du village à la poursuite d'Andras, son aîné, un chat gris sauta d’une poubelle. Le couvercle en ferraille s'écrasa par terre dans un vacarme épouvantable qui le fit bondir. L’instant d’après le chat se tenait devant lui, ouvert en deux, les entrailles répandues au sol. D'aucun pourrait croire que ce spectacle de viscères sanguinolentes aurait traumatisé plus d'un enfant, mais aller savoir, malgré son amour pour les bêtes, Tobias en fut très fier et n'en montra que plus de hâte à apprendre la magie.
Les années passèrent et à la suite de ses frères et de sa sœur avant lui, Tobias entra à Poudlard. La famille s'était jusqu'à maintenant répartie de façon plutôt inégale entre les maisons de l'école : les deux aînés à Gryffondor, Almeda et Bryn à Serdaigle (qui seraient rejoint l'année suivante par Rhodri, le petit dernier) et Caïn à Poufsouffle.
Poufsouffle : dévouement, travail acharné, patience, fair-play, gentillesse, tolérance. Une maison et des caractéristiques correspondant à Tobias en ce temps là, alors qu'il n'était qu'un enfant et avant qu'il ne grandisse. En cette soirée de septembre, il rejoignit fièrement, bien que timidement, la table de ceux qui seraient pendant de longues années un peu comme sa nouvelle famille.
Ce garçon blondinet, peu sûr de lui, fut souvent humilié par les Serpentard. Son ascendance suscitait le mépris de bon nombre de ces serpents, il était jugé par eux indigne de recevoir un enseignement magique malgré ses évidentes capacités en la matière. Tobias était bon élève, travailleur assidu et passionné par l'Histoire de la Magie (même le professeur Binns n'était pas parvenu à refroidir ses ardeurs), les créatures magiques, la métamorphose... Loin de la tête de classe, il ramenait pourtant d’honorables notes après chaque examen et était très apprécié de ses professeurs.

Au cours de sa troisième année, pendant les vacances de printemps, ce qui couvait depuis quelques temps déjà au sein du foyer Elgud-Paterns éclata. Une dispute dont même le vieux papier peint de la demeure se souvient encore vint bouleverser la quiétude estivale. Deved et Merida s'éclaboussèrent d'insultes et de paroles tranchantes avant que cette dernière ne claque la porte avec plus de violence encore. Deved, qui n'avait jamais été plus courageux que vantard et fanfaron, regarda la femme qu'il avait jadis aimé quitter les lieux sans esquisser un geste pour la retenir. Grave erreur. Avant qui quiconque n'est eu le temps de dire Quidditch, Merida avait délié sa langue de vipère et révélait à plusieurs moldus, preuves à l’appui, la réelle nature de son mari.
Suite à ce fâcheux incident, de nombreuses mémoires moldues durent être modifiées par l'efficace armée d'Oubliators du Ministère. Le gouvernement tint pour responsables Deved et ses fils, à qui il fut reproché négligences et autres délits injustes. Merida disparu dans la nature et Tobias ne sut jamais ce qu'il était advenu de son impitoyable mère. Sa mémoire avait-elle été arrangée également ? Avait-elle oublié l'existence de ses fils, de sa famille ? Ou était-elle juste partie de son plein gré, reniant sans remords la chair de son sang ?
Cette rupture fracassante marqua le début des tensions familiales et de certains revirements de situation.

Tobias, qui avait toujours été attiré par la réussite et le pouvoir, commençait à s'irriter de n'être qu'un élève moyen malgré ses efforts. Il ne supporta pas davantage d'échouer au Club de Duels face à un Serpentard de son année, essuyant ainsi moult moqueries. Cette accumulation de contrariétés et le manque de réponses quant à la disparition de sa mère le poussa à développer une certaine colère à l'égard des moldus.
Il se lança alors dans une sorte de quête de puissance, de recherche de savoir plus profonde... Il se mit à s'intéresser de façon perverse au Seigneur des Ténèbres, à son histoire et à la magie noire, comme pour défier de façon subtile et secrète son père. Ses rapports avec la figure paternelle se dégradaient, Tobias reprochait à Deved son manque de combativité, sa stupidité face au venin de sa moldue de mère... Sans même réaliser qu'il était le plus aveugle de tous, oubliant que l'amour était un jour entré en jeu, que tout n'était pas que noir ou blanc, bien ou mal.
Mais alors que le cocon familial explosait et se rétrécissait, de façon inversement proportionnelle, Tobias gagnait en confiance et en assurance. Son cercle d'amis s'élargissait, sa popularité était croissante, sa bonne humeur communicative et son humour toujours admiré. Ce bout-en-train faisait tourner les têtes et ses facéties allaient jusqu'à faire glousser les professeurs.
En sixième année, il fini par plonger définitivement dans la magie noire, se servant de celle-ci pour se défendre des Serpentard qui trouvaient encore amusant de le pendre par les pieds au détour d'un couloir. A croire que ses seyants caleçons et ses petites fesses galloises en émoustillaient plus d'un. Contre toute attente, il fini petit à petit par gagner l'estime de ses bourreaux. De futurs Mangemorts pour la plupart.
Tobias passa officiellement de timide Poufsouffle et d'élève moyen à très bon durant sa septième et dernière année. Sa maîtrise grandissante de la magie, y compris noire, lui permit avec l'aide encourageante du professeur McGonagall de devenir animagus. Il était donc capable de prendre à sa guise la forme d'un fier bélier.

Après l'obtention de ses ASPICs, ses notes Optimal en Soins aux Créatures Magiques et DCFM lui permirent de continuer ses études quelques années en Bulgarie, dans l'optique de devenir dresseur de dragons et, ainsi, de réaliser son rêve.
Il prit un poste dans la réserve de dragons en Bulgarie où il avait achevé sa formation, travaillant à l'occasion avec le Ministère de la Magie britannique. Malgré son apparente vie tranquille seulement troublée par les flammes et les morsures des dragons, Tobias était tourmenté. Il se retrouvait toujours dans les revendications des Mangemorts qui recommençaient à faire parler d'eux. Sa haine grandissante pour le gouvernement et les moldus, sans cesse alimentée par le souvenir cuisant du départ de sa mère et les soi-disant injustices à l'égard des sorciers au profit des né-moldus, lui fit rompre pour de bon le mince contact qu'il lui restait avec son père. Mis à part Andras, qui s'efforçait de comprendre et de raisonner son jeune frère, tous lui tournèrent le dos.

Même s'il ne fut jamais officiellement Mangemort, Tobias se laissa influencer et séduire par d'anciens camarades de Poudlard. Au cours de la seconde guerre, il prit leur parti, non pas ouvertement mais plutôt en servant d'informateur pour leur compte. Il ne prit part à aucune action concrète, un peu comme son père finalement, et se congratule lui-même de ne pas être un meurtrier ! Bien qu'il trouva les Mangemorts et leur Maître un peu trop extrémistes dans leurs actes, il se garda bien de le faire remarquer : il tenait bien trop à la vie le bougre.
Lorsque le Seigneur des Ténèbres fut vaincu lors de la bataille de Poudlard et que ses partisans essuyèrent une cuisante défaite avant d'être, de nouveau pour certains, arrêtés, Tobias resta dans l'anonymat le plus complet. Aucun Mangemort ne le trahit non plus puisqu'il n'était connu de quasiment personne, la plupart ayant entraîné son souvenir dans la tombe. Il est recontacté quelques temps plus tard par un mystérieux groupe se nommant eux-mêmes Semper Fidelis. Il accepte de nouveau de travailler avec eux, craignant des représailles et étant, après tout, bien heureux de reprendre du service. Il continua à travailler, à vivre au grand jour sans rien changer mis à part sa prudence toujours plus aiguisée. Tobias ne devait en aucun cas éveiller les soupçons autour de lui, utiliser avec patience et discrétion son don, ne se changer en bélier qu'à l'abri des regards et des yeux du Ministère bien au courant de sa capacité... Il faisait preuve de mille fois plus de vigilance à l'égard de son père, qui lui, comprendrait sans peine les manigances de son fils et viendrait rapidement à tout deviner.
Malgré sa position de force au sein des Semper Fidelis, qui pour la plupart ne peuvent se montrer sans risque d'être immédiatement arrêtés, il est loin d'être au courant de tous leurs plans et n'a pas conscience de n'être qu'un pantin entre les mains d'un agile marionnettiste.