L'histoire d'Ivan Nikitine n'est pas simple. Pour en comprendre les tenants et aboutissants il faudrait nous plonger quelques dizaines d'années en arrière.

Nous sommes en Russie, année de la révolution rouge et chute de la monarchie. Vladimir Nikitine, grand-père de Vanioush et Piotr, résidait à Petrograd, son père était un éminent sujet de la cour du Tsar Nicolas II. Alors que la folie s'empare du peuple et sentant un danger grandissant peser sur la famille Nikitine, ils émigrèrent en Pologne dans l'espoir de trouver asile. C'est lors de cette fuite aventureuse que Vladimir rencontre ce qui deviendra son épouse légitime, Alexandra Baïko (alias Baboushka). De cette union naquit le petit Nicolas-Ivan, père de Vanioush et de Piotr. Pourtant dans un contexte encore incertain, tout trois émigrent en France car la deuxième guerre mondiale sonne le glas d'une nouvelle aire sombre pour l'Europe de l'Est. C'est en Normandie qu'Alexandra Baïko, maintenant Nikitine, donne naissance à Tanioushka, une petite fille pleine de vie.

Pourtant, le couple ne coule pas des jours heureux. En effet, Vladimir gravement malade, atteint de tuberculose, décède. Laissant sa femme sans ressources dans un pays dont elle ne sait rien, et ne connait absolument pas la culture ni la langue. Elle reprend la route contrainte et sans le sous avec une amie qui lui promet un avenir meilleur et un travail en Angleterre. C'est à Bristol qu'elle s'établira pour de bon, élevant ses deux enfants du mieux qu'elle pu. Nicolas-Ivan Nikitine et sa soeur Tanioushka eurent une enfance courte. Les responsabilités qui incombent aux familles désoeuvrées touchèrent les deux enfants et Nicolas-Ivan en tant qu'ainé de la famille fit des études sommaires afin de travailler au plus tôt. C'est par une grande volonté, force et vigueur qu'il soutint sa mère et sa petite soeur.

En 1970 il rencontra pour la toute première fois celle qui touchera son coeur, Kathérina Simonovna, lors des festivités de pâques Orthodoxe organisées par la petite communauté Russe de Bristol. Ils firent ménage rapidement et trois années plus tard Kathérina donna naissance à son premier enfant. Un fils en bonne santé qu'ils appelèrent Ivan. Tout semblait aller pour le mieux dans cette petite famille, en 1979 naquit Piotr, un peu plus chétif que son grand frère mais pas moins vigoureux.

Hélas, trois fois hélas un drame frappa encore une fois la famille Nikitine. Seulement deux ans après la naissance de leur deuxième fils, Nicolas-Ivan fit une chute mortelle sur son lieu de travail. Alexandra Baïko Nikitine ne se remit jamais de la mort de son fils. Sa belle fille Kathérina tout juste rentrée en Angleterre après un voyage en Amérique Latine retrouva toute sa famille endeuillée et effondrée. Elle apprit l'horrible nouvelle de la bouche de Tanioushka, et c'est tout un monde de bonheur qui vola en éclats. Une malédiction semblait frapper les hommes de la famille Nikitine. Vanioush abordait pour la première fois de sa vie la perte d'un être cher. Agé de huit ans, la réalité le frappa comme la foudre.

C'est dans ces moments terribles que tout semble s'enchainer. Peu après ce drame familial un étrange personnage prétendant provenir du ministère cherchait à s'entretenir avec Madame Nikitine au sujet de son fils aîné. Le petit Vanioush avait parait-il des "aptitudes particulières". Oui, le petit Vanioush Nikitine serait un sorcier. Un sorcier ? Baboushka Baïko présente le jour de ces révélations se signa 10 fois avant de décider de jeter à la porte ce malotru qui venait profiter de ce moment de faiblesse général à des fins peu scrupuleuses.

Pourtant, "N'avez vous pas remarqué quelque chose d'inhabituel chez votre petit Vanioush Nikitine ? " Cette phrase résonna dans la tête de Tanioushka Nikitine en un écho perpétuel. Elle qui passait le plus clair de son temps à surveiller les deux frères en l'absence de leur mère, avait déjà constaté quelques étrangetés quant au comportement de l'ainé. Des petits détails, des petits riens auxquels ont ne prête guère attention. Comment se faisait-il par exemple que les fleurs qui ornaient la tombe de Nicolas-Ivan son frère refleurissaient doucement après le passage du petit Vanioush ? Cette rencontre avec ce prétendu membre du ministère tomba cependant aux oubliettes dans l'esprit de Baboushka et de Kathérina, bien trop tourmentées par la perte de Nicolas.

C'est un an plus tard. Lorsque les choses reprirent plus ou moins leur cours, qu'une deuxième visite se fit chez les Nikitine. Preuves qu'un monde extraordinaire exista à l'appui. Il y aurait même une école toute faite pour les personnes dotées de pouvoirs exceptionnels.

Il n'était plus question de douter ni de se voiler la face. Vanioush était un être hors du commun. Hors du commun pour cette famille tout à fait normale. Mais rassurez vous ! Il n'était pas seul. Toute une communauté de petits sorciers demeurait et c'est deux ans plus tard que la fameuse lettre d'admissibilité à l'école des sorciers arriva par hibou. Tanioushka était la plus ouverte, et elle s'enticha d'amour pour ce monde si particulier. Ils étudièrent la question, achetèrent les grimoires nécessaires ainsi que les ustensiles adéquats. Lors de la tant attendue rentrée scolaire, elle accompagna son neveu sur le quai de la gare pour l'encourager à explorer ce monde de merveilles et de nouveautés.

1983 : Vanioush Nikitine fit son entrée à l'école des sorciers. Alors âgé de 10 ans, il passa sous le choixpeau et fut instantanément envoyé à Gryffondor à la suite d'un certain Charlie Weasley qui deviendra au fil du temps l'un de ses plus plus fidèles amis. Ses études se passent sans anicroches, c'est un élève dans la norme, parfois très bon lorsqu'il s'en donne les moyens, de bonne volonté. Malgré quelques tourments causés par ses origines moldues Vanioush ne se sera jamais senti aussi bien et parmi les siens que lorsqu'il se trouvait à Poudlard.

C'est lors de sa dernière année au château, occupé à la préparation des ASPIC que Vanioush tissera le lien le plus étroit de son adolescence avec une certaine Soledad Rumi. Une jeune Serdaigle sang mêlé de un an sa cadette. Ils passaient le plus clair de leur temps ensembles. Vanioush et Soledad, Soledad et Vanioush, ces deux inséparables finirent par ne plus jamais se quitter. Si bien qu'à la fin de leurs études, ils se firent la promesse candide d'un amour éternel et sans failles. Vanioush se sentait comme un roi auprès de Soledad. Ces deux jeunes idiots consumèrent la flamme d'un amour innocent et passionnel.

De retour dans le monde si réel qu'est le monde des moldus après 7 années d'études de la magie, Vanioush Nikitine envisagea un avenir en tant que concertiste. Très tôt amené à pratiquer le violon ainsi que le piano dans son enfance sous l'oeil attentif de sa tante, il ne lâcha jamais cette passion. S'essayant à divers instruments pour parfaire son oreille d'esthète, il prépara les concours du Bristol Metropolitan Orchestra catégorie instruments à cordes. Son talent (aidé de magie) fut reconnu et il trouva place au sein de cette grande famille très tôt à peine âgé de 21 ans. Les jeunes prodiges ne sont pas rares, mais de jeunes prodiges capables d'émouvoir une salle entière (à coup de violon ensorcelé) étaient grandement recherchés. Vanioush n'éprouva jamais une once de culpabilité quant à s'aider de magie pour parvenir à ses fins professionnelles. Estimant que sa qualité de sorcier ne lui avait pas été donnée par hasard et qu'au demeurant la façon moldu de gérer les affaires du monde était hautement plus pernicieuse.

Quel idiot était-il de penser pouvoir fourvoyer ce monde là sans en recevoir de quelconques représailles. Il reçu un avertissement du ministère de la magie lui intimant de cesser sur le champ ses activités de concertiste. Sa compagne Soledad l'avait maintes fois prévenu, et c'était toujours avec une grande désapprobation qu'elle le regardait ensorceler son violon avant qu'il ne se rende en répétition.
Il abandonna ses débuts de carrière prometteuse à contre coeur. Et eu une grande période à vide. Il trouva un poste de professeur de musique usant de ses propres qualités dans une petite école privée. Soledad et lui s'installèrent dans un meublé, dans un quartier dynamique de Bristol et coulèrent des jours plus où moins heureux.

Pourtant. Un évènement tragique harponna nos deux sorciers.

C'est en 1997 que le monde de la magie s'ébranla, le retour de celui dont on ne prononce pas le nom n'était plus un secret, et les sang-mêlés ainsi que les sorciers issus de famille moldues n'étaient plus en sécurité. Vanioush était fort prétentieux de s'imaginer intouchable. Cette réalité ne semblait pas le concerner. Pourtant, Soledad sa chère et tendre moitié en ressentait toute l'envergure et le danger. Elle se sentait l'âme d'agir, l'âme d'intervenir, de protéger les siens, elle retourna un temps auprès de sa famille.

Juin 1997 Dumbledore, illustre directeur de Poudlard est assassiné. Vanioush célèbre tristement ses 24 ans avec sa grand-mère, tante et petit frère. Soledad ne répond plus à ses hiboux. Son dernier message lui ordonnait de ne plus chercher à la contacter, et de ne surtout pas lui rendre visite. Il se sent l'âme d'un pauvre type.

Ignorant les paroles de Soledad, Vanioush emprunte le portoloin qui menait à la petite maison de chaume de la famille Rumi puisqu'un sort anti transplanage avait été levé sur la propriété. Il était bien décidé à mettre les choses au clair. Il était certain qu'elle lui en voulait. Elle lui en voulait de ne pas avoir pris les affaires du monde des sorciers en considération. Elle lui en voulait d'être resté passif. De ne pas l'avoir soutenue, suivie, épaulée alors qu'elle craignait le pire pour les siens. Arrivé à la porte de la petite maison de chaume qui lui était si familière, Vanioush sentait que quelque chose clochait. Quelque chose d'inhabituel planait, quelque chose de terrible s'était passé. Une intuition morbide. Pas de lumière chaleureuse perceptible à travers la fenêtre. Pas de rires, ni d'effusions de voix. Un silence de mort. Il frappa non sans hésitations. Un étrange sentiment lui serrait la gorge. Pas de réponse. Bon sang !  Il se risqua à ouvrir la porte. Et c'est là que le drame se produisit. Un incendio le frappa en plein visage et ce fut le black-out. Lorsqu'il reprit connaissance il était dans le noir. Une douleur aiguë lui barrait le visage. Où était-il ? Et cette douleur ! Ses souvenirs étaient confus, il tâtonna alentour et fut pris d'effroi.

Vanioush Nikitine avait perdu la vue. La petite maison de chaume était protégée d'un sortilège puissant contre les intrusions. La famille Rumi avait déserté les lieux sans préavis sous la menace mangemort (non sans donner du fil à retordre aux indésirables gêneurs à venir). Loin de se douter que le misérable gêneur qui viendrait en premier sur les lieux ne serait pas un ennemi. Envoyer des hiboux en cette période néfaste était hautement dangereux. Et il était en cela très compliqué de prévenir qui que ce soit. Soledad s'en mordrait les doigts pour le restant de ses jours. Tout allait bien pour la famille Rumi. Ils avaient trouvé refuge chez une grande tante, dans les steppes.

Lorsque la bataille épique menée à Poudlard prit fin en 1998 se soldant par la mort du Lord et du jeune Harry Potter, Vanioush Nikitine est toujours en convalescence. Le verdict est tombé, il ne pourra pas retrouver la vue et devra réinventer sa manière de vivre et adapter ses perspectives d'avenir.