Anthea vint au monde le mercredi 30 mars 1983 très tard dans la soirée dans l'hôpital d'York, ville dans laquelle ses parents s'étaient installés après la catastrophique annonce de leur mariage à la famille Greengrass. Dehors, la neige tombait doucement et fondait aussitôt sur le sol. Mildred, sa mère, fut heureuse d'enfin avoir un enfant, elle avait fait tellement de fausses couches les années passées que sa grossesse, assistée par plusieurs Médicomages de Sainte-Mangouste, relevait du miracle. Jack, son père, était comblé, il allait pouvoir transmettre son savoir, son amour, ses biens à ce petit être brun et fripé qu'il tenait entre ses bras.  

L'enfance de la jeune fille se passa bien, elle vivait avec ses parents dans une maison de plein pied à Fulford, en périphérie de York. Elle était plutôt gâtée -merci le compte en banque de maman à Gringotts-, s'amusait beaucoup dans le grand jardin qui donnait une vue sur la rivière Ouse dans laquelle elle allait parfois avec son père pour faire trempette. Ses grands-parents paternels, qui habitaient à plusieurs bornes de là, l'accueillaient à bras ouverts dès qu'elle venait les voir. Ils l'adoraient. Sa mère, plus stricte que son mari, lui apprenait les bonnes manières, l'art de se tenir, et plusieurs autres choses enseignées dans les familles nobles. Ce n'était pas parce qu'elle était déshéritée qu'elle laisserait sa fille se comporter comme un sauvageon. La petite allait à l'école Moldue, il fallait bien qu'elle s'instruise, qu'elle se fasse des amis et qu'elle soit surveillée. C'était un avantage car comme cela elle ne passerait pas onze ans de sa vie enfermée chez elle avec des précepteurs et des gouvernantes, elle serait habituée à la foule d'enfants qui l'entourerait à Poudlard. Oui, à Poudlard. Pour ses parents, le fait qu'elle soit une sorcière et non une Cracmolle était indéniable.  

C'est ainsi qu'à l'âge de huit ans, pendant les vacances de Pâques, Anthea, qui avait voulu manger tout son chocolat d'un coup et qui s'était vue réprimandée par son père, manifesta de ses pouvoirs magique. Elle s'était énervée et avait involontairement fait exploser non seulement la moitié des vases, verres et autres choses fragiles de ce type de la maison mais aussi la petite pile de chocolats que son père tenait dans les mains. Il en avait été couvert de la tête aux pieds. Mais au lieu d'entrer dans une grande colère -sa fille avait quand même balancé des débris de verre et porcelaine de partout-, il avait éclaté de rire et appelé sa femme à grands cris. Celle-ci était accourue, avait eu une mine horrifiée en parcourant son salon du regard et s'était tournée vers son mari, attendant une explication. Explication qu'il lui fournit d'un air émerveillé.  

Pendant les trois ans qui suivirent, Anthea continua son cursus scolaire pendant que ses parents l'assommaient d'informations sur Poudlard, la magie, les lois de la magie, ce genre de choses. Ils lui apprenaient beaucoup plus de choses qu'avant qu'elle manifeste ses pouvoirs, et pour cause, elle était encore trop jeune et impatiente avant. Au fil du temps, sa pratique magique préférée devint la floraison accélérée des fleurs de son jardin. Et elle attendait avec impatience sa lettre d'admission à Poudlard. Lettre qui fut apportée le 30 mars 1994 et qui provoqua une grande euphorie au sein de la petite famille. On invita les parents de Jack et on célébra cette journée avec grand diner et une fête.

Quand Anthea arriva à Poudlard, elle était anxieuse quand à la cérémonie de la Répartition. Après que le Choixpeau ait choisi sa maison, elle alla s'installer à la table correspondante et tâcha de commencer une conversation. Finalement, ses années à Poudlard se passèrent plutôt bien. Elle fit la connaissance de ses cousines Daphné et Astoria Greengrass, filles du frère de sa mère, avec qui elle conservait une entente neutre, cordiale. Elles étaient Sang-Pur et Anthea ne l'était pas. Elle remarqua aussi Drago Malefoy et eut un petit coup de cœur pour lui quelques années.

Sa quatrième année, celle de la Guerre, fut marquante. A Poudlard, depuis le meurtre de Dumbledore, tout était soudainement devenu plus sombre, on aurait dit que les forces du mal s'immisçaient dans le château. Le 2 mai 1998, elle sortit de l'enceinte de l'école par la Salle sur Demande, comme tous les élèves qui n'étaient pas majeurs. Après coup, elle s'était dit qu'elle n'aurait de toute façon pas voulu se battre, des dizaines et des dizaines de Mangemorts étaient dans l'enceinte de l'école et elle ne pensait pas qu'un stupide sortilège appris en quatrième année puisse servir à grand chose au milieu de tous ces sorciers expérimentés, d'autant plus qu'ils utilisaient des Sortilèges Impardonnables. Elle avait ressenti tellement de terreur quant à la prise de Poudlard par Vous-Savez-Qui qu'elle avait été incapable de réfléchir, son corps avait été guidé par l'adrénaline.

La nouvelle de la fin de la Guerre et de la mort de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom lui apporta un soulagement immense, mais celle de la mort d'Harry Potter la choqua. Elle ne l'avait jamais vraiment connu ni parlé. Elle se contentait de le croiser dans les couloirs. Mais il était seulement âgé de trois ans de plus qu'elle, il représentait l'espoir de sauver le monde sorcier, tellement de choses reposaient sur ses épaules, tout le monde le croyait indestructible, et le fait qu'il meure l'avait laissée muette. La pire nouvelle cependant, était le meurtre de son père, Jack Thompson, né-Moldu, fonctionnaire au Ministère de la Magie, qui n'avait jamais fait de mal à personne. Il avait été assassiné à cause de son sang. Rien de plus, rien de moins.

Elle été tombée en dépression pendant tout l'été et une partie de sa cinquième année. Elle avait eu du mal à s'en sortir mais elle l'avait finalement fait, avec l'aide de sa mère, toute autant désespérée qu'elle mais qui avait la volonté d'honorer la mémoire de son mari en se battant. Son deuil n'était pas achevé, mais elle vivait avec ça, pensant que son père n'aimerait certainement pas la voir dans cet état. Ça avait été difficile de se relever, mais elle avait réussi.

Finalement, la vie avait repris son cours. Elle avait passé ses BUSE avec brio et continuait sur sa lancée.