[INTRIGUE] Quand les ténèbres approchent...

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30 novembre 1999

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Je vous l’avais bien dit, de profiter du temps qu’il vous restait…

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L’entraînement avait été très amusant. En fait ça n'avait pas été un vrai entraînement, on avait même pas réserver le terrain, on y allait juste pour faire quelques passes. Ce qui était marrant c'était que certains joueurs des autres maisons avaient eu la même idée malgré le temps froid et la petite couche de neige sur le sol. Au début nous nous entraînions chacun de notre côté, jusqu'à ce que le balai d'un serdaigle me frôle d'un peu trop près, manquant de me faire faire une chute de 10m. Je ne m'en formalisais pas mais l'informa de son acte sous la forme d'une boule de neige adroitement lancée. En l'espace de quelques instants, les autres joueurs y prirent part et survint une bataille de neige dans les règles de l'art, qui aurait pu se poursuivre si on avait eu un peu plus de neige, avec la petite couche dont nous disposions, la fameuse bataille n'avait duré qu'une poignée de minutes. Ce n'était que partie remise et on avait bien rit.

Je rentrais vers le château dans l'intention de me prendre une douche bien chaude puis d'aller étudier un peu près de la cheminée, accompagnée par la plupart des élèves qui avaient partagé notre bataille. Un certain Jimmy, poursuiveur chez les Gryffondor, profita d'ailleurs de mon inattention pour glisser sournoisement une poignée de neige qu'il venait de ramasser dans mon col, me faisant pousser un cri strident suivit d'un fou rire.

-Ça, c'était perfide Peakes ! Laisse donc la fourberie à ceux que ça concerne ! Dis-je en riant, tout en me penchant pour ramasser de la neige et me venger.

Le bras en l'air, prête à bombarder mon adversaire, je m’interrompis soudain. Le vent s'était arrêté, comme ça, d'un coup. Le silence était tombé, je regardais tout autour, lançant tout de même ma boule de neige à Jimmy Peakes, ce fut un instant avant que tout devienne noir. Je n'étais pas d'une nature trouillarde, mais je vous jure que le ciel qui s'assombrit d'un coup dans un épais silence aussi peu naturel, ça ne met pas à l'aise. Je n'entendis même pas mon voisin recevoir son projectile glacé, j'entendis à peine les cris d’effroi du groupe de 1ere année qui avaient croisé notre chemin. Tous les sons étaient assourdis comme si une épaisse couche de coton avait pris place dans l'air, nous isolant tous les uns des autres.

-Maeja, vas rejoindre ta mère, je m'occupe de ça, ne t’inquiète pas !

La voix avait surgit nettement dans mon esprit, d'autant plus claire que je n'entendais rien d'autre. La voix était familière, c'était celle de mon père, presque aussitôt suivie de la mienne, celle que j'avais il y a des années.

-Nan ! Je reste avec toi !

Je fermais les yeux, retenant mes larmes, ce n'était rien d'autre que le jour où j'avais vu mourir mon père. Je m'étais entêtée, j'avais voulu rester avec lui en essayant de me battre avec la vieille baguette de ma grand-mère, persuadée que je serais capable, du haut de mes huit ans, de combattre celui qui essayait de forcer notre porte. Maman était chez la voisine avec qui elle était amie, elle ignorait ce qui se passait. J'aurais pu écouter mon père, passer par le jardin, aller la rejoindre. J'avais eu de la chance en quelques sortes que ce mangemort n'en voulait qu'à mon père, ma stupidité aurait pu me coûter la vie. Il l'avait tué, m'avait regardé, petite fille tremblante pointant ma baguette vers lui, moi qui n'avait jamais lancer un sort de ma vie. J'avais lu le mépris dans son regard, il savait que j'étais incapable de faire quoi que ce soit. Il se contenta de partir, me laissant là avec le corps de mon père encore tiède, aux prises d'un choc qui ne me quitterais jamais. Je fronçais les sourcils, tachant de me reprendre, retrouvant contact avec la réalité, j'étais dans le parc et c'était l’obscurité qui venait de nous envelopper qui me faisait revivre ça, comme si nous étions cernés pas les detraqueurs. Je parvins à trouver les premières années et me plaçait devant eux, ma baguette sortie.

-Du calme... Vous n'êtes pas tous seuls. Tentais-je pour les rassurer.

Mais ils ne m'entendaient sûrement pas, je tentais un Lumos qui ne servit à rien, l'obscurité était palpable. Je ne pouvais même pas situer l'école, tout ce que je pouvais faire, c'était rester avec le groupe, qu'on reste ensemble et que je me tienne prête à n'importe quoi. Je refusais que la peur me submerge encore, je devais rester en pleine possession de mes moyens, j'ignorais ce qui se passait, mais c'était sans doute une question de survie. Il s'était déjà passer un truc semblable, pas aussi fort, mais ça avait été temporaire, il fallait absolument garder mon calme.

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Quand les ténèbres approchent...

Le froid mordant de novembre, mêlé au vent et à la neige qui tombait, rendait le temps peu commode. Pourtant ce n’était pas ce qui me rebutait à aller dehors. Au contraire. Le mauvais temps avait l’avantage de faire rentrer beaucoup de monde dans le château. C’est surement pour cela que j’aime le froid. Il me permet d’aller dehors, sans qu’il y ait beaucoup de monde. Après les cours, j’avais déposé mes affaires de cours dans le dortoir des Serdaigles, et prit mes affaires de dessin dans mon sac en bandoulière. J’avais ensuite rejoins le parc, et m’étais installé près du lac, au pied d’un arbre. Crayon en main, et feuille attachée à un carton rigide pour ne pas qu'il s'envole, j'esquissai les contours du lac. Commençant par les traits principaux, pour rajouter petit à petit des détails plus ou moins important, lentement mon projet prenait la forme que je souhaitais lui donner. Quelque chose qui paraissait très simple et épuré à première vue, mais qui était en réalité regorgeant de détails. Je crayonnais donc d'une main sure, regardant de temps à autre le paysage s'étalant devant mes yeux.

Concentré sur mon projet, je me coupais de la réalité, du monde extérieur, pour me plonger comme dans une transe, un monde irréel, une bulle d'idées, de projets, de formes et d'images, plongé dans mon monde et mon idéologie. Pourtant, aujourd'hui ma concentration était moindre qu'à son habitude. Pourquoi ? Eh bien, j'ai fait plusieurs fois des dessins du Lac sous cet angle depuis mon arrivée à Poudlard. Du coup, à force de faire et refaire les mêmes traits de crayon plusieurs fois pouvait devenir lassant. Mais j'aimais beaucoup cet endroit, surtout le calme et le bien être qu'il dégageait. Et puis, quelque chose m'avait poussé à venir ici. Je ne sais pas ce qu'était cette chose. Mon instinct surement. Je rangeai mon crayon et ma feuille dans mon sac en bandoulière, profitant de la sérénité du lieu pour me détendre et laisser vagabonder mon esprit.

La journée avait été longue. Les cours étaient intéressants, oui, mais tout de même un peu assommants sur la fin de journée. J'avais passé mon temps seul, comme à mon habitude. Je n'avais parlé à personne, seulement lancé un ou deux "salut" peu enthousiaste aux rares élèves avec qui je discutais de temps en temps, ainsi qu'un faible "bonjour" aux professeurs. J'avais parfois l'impression de perdre complètement le pouvoir d'utiliser ma langue pour parler, mais en fait, je m'en fichai pas mal. Etre muet ne m'aurai pas dérangé le moins du monde, au moins j'aurai pu rester dans mon silence avec une bonne raison. Mais peu importe. Ma journée avait donc était morne et sans grande importance. Rien d'inhabituel n'avait fait son apparition, et c'était bien ainsi. Je ne voulais pas m'encrer dans une routine lassante, mais il faut savoir savourer les jours tranquilles. Après tout, on ne sait jamais, les temps obscures sont certes derrière nous, mais rien nous dit que tout est vraiment rentré dans l'ordre.

Plongé dans mes pensées, je resserrai autour de moi les pans de ma cape. Il fait un froid mordant, je m'en rends compte maintenant. Le vent c'est calmé d'un coup, et plus aucun oiseau chante. Le silence est roi. Je me lève toujours en tenant mon sac, et sortit ma baguette de ma poche. L'obscurité engloutit l'espace. La lumière se tamise pour disparaître complètement. Quel est donc cet étrange phénomène ? Je n'en ai aucune idée, mais c'est un très mauvais signe. Je pensais aux temps noirs, et voilà que quelque chose de peu rassurant se passait ! Dans le peu de clarté qui restait, je regardai autour de moi s'il y avait quelqu'un. J'eu juste le temps d’apercevoir quelques premières années entassés à quelques pas, ainsi qu'une jeune fille brandissant sa baguette, que le noir se fit plus pressant. J'avançai prudemment à tâtons, vers le groupe d'élèves, essayant de ne pas trébucher dans le noir. J'avais plusieurs fois essayer de lancer un "lumos" mais rien n'y faisait, ma baguette ne réagissait pas, n'éclairant absolument rien.

J'arrivai enfin près des plus jeunes élèves. Je m'approchai de la jeune fille qui tentait de les rassurer. Je ne distinguais pas son visage, et même si je l'avais déjà croisé et remarqué, je n'aurai su dire qui elle était. Je n'avais pas envie de parler à qui que se soit, mais les circonstances obligent. Les pauvres premières années -car s'était sans doute des premières années- semblaient terrifiés, en même temps, il y avait de quoi.
- Tu sais ce qui se passe ?
Demandais je à la fille d'une voix assurée. Je ne pensais pas qu'elle le sache, mais autant en être sur. Je ressayai en vain un "lumos", avant d'abandonner cette idée.

FICHE PAR ROMANE DE ARTSOUL

En dépit de ma volonté de self control, je sentais ma main trembler, celle qui tenais ma baguette bien évidement. J'avais beau me raisonner et faire bonne figure, tout mon corps m'avertissais d'un danger imminent. Ce qui m’inquiétais, c'est que j'avais une vague idée de ce qui pouvait éventuellement causer tout ça. Revivre ses pires craintes, c'était, parait-il, la spécialité des détraqueurs, ces bestioles immondes et composés de malfaisances pure, qui gardaient Azkaban il y a encore quelques années. Le sort du patronus en était la protection, seulement voilà, je ne suis pas Harry Potter moi, et jamais aucun prof ne s'est donné la peine de me donner des cours particulier en défense avancée quand j'étais en troisième année, aussi, inutile de chercher à maîtriser ce sort maintenant surtout en situation d'angoisse avancée. Tout ce que j'en savais c'était qu'il fallait se raccrocher à un souvenir heureux, essayez donc quand dans votre tête vous entendez les cris de votre mère découvrant le corps de son époux et sa fille en larme qui appelle désespérément son père. Je vous jure, c'est pas facile. D'ailleurs je réalisais que des larmes me coulaient toutes seules sur le visage.

Je les essuyais rageusement avant de sursauter en entendant quelqu'un tout proche de moi. Bien qu'assourdie, sa voix était assez proche pour être audible. C'était une voix masculine qui me demandais si je savais ce qui se passait. Je tachais de reprendre mon calme, chose difficile, si mes craintes se confirmais, nous étions dans la bouse de dragon jusqu'au cou. S'il y avait bien un ou plusieurs détraqueurs autour de nous, entre moi en cinquième année, quelques joueurs de quidditch à peine plus avancés et une meute de premières années pétrifiées, là d'où je viens, on appelle ça des cibles faciles.

-Je ne sais pas trop, mais ça me fait penser à des détraqueurs, j'aime pas ça. Il faut qu'on reste le plus groupés possible. Peu importe ce que c'est, rester isoler est dangereux !

Je détestais cette sensation d’impuissance et encore moins cet espoir pour qu'un prof nous vienne en aide, je n'aimais pas me reposer sur les autres. Mais il fallait se rendre à l'évidence, aucun d'entre nous n'était capable de combattre une chose qui nous dépassait complètement. Par ailleurs, j'avais beau tendre l'oreille, je n'entendais aucun râle caractéristique des detraqueurs. Une évidence me frappa soudain, jamais une obscurité aussi opaque et la perte des sons n'était un pouvoir des détraqueurs. Baisse de l'obscurité, angoisse, froid, oui, mais ce n'était pas la même chose.

-Mais je n'en suis pas sûre. Ces sons assourdis, ça ne vient pas d'eux. C'est peut-être juste pour nous induire en erreur, un sortilège pour cacher autre chose. On doit être prêt à tout.

Ne pas savoir ce qu'on devait craindre était la pire des angoisse, c'était la peur ancestrale de ce qu'on ne voit pas, de ce qu'on ne comprend pas. Cette peur qui avait poussé les êtres humains de toute époque à se réfugier dans des mythes et des explications plus ou moins cohérente pour expliquer le monde. Mettre un nom sur ce qui fait peur, même s'il reste dangereux, permettait généralement d'apaiser sa peur. L'obscurité, ne plus pouvoir se repérer à ses sens, l'attente et ne pas savoir ce qui va arriver. Je me demandais si c'était à ça que la mort ressemblait.

Début novembre Iseult avait reçu un paquet de sa mère dont les mots suivant étaient joints " Avec ça tu vas faire fureur ma choucroute !" Heureusement... Sa mère avait eu l'intelligence d'écrire en français. Pourquoi heureusement ? Et bien tout simplement parce qu'Iseult avait horreur de ce surnom "ma choucroute" et que jamais au grand jamais elle ne divulguerait cette info privée à quiconque ! La choucroute ça puait ! La choucroute c'était un plat de gros alsacien qui boit du vin et qui n'a plus de dents comme tonton Paul ! Bref elle avait défait l'emballage et découvert une chapka, un manchon de fourrure et une petite cape fourrée qui couvrait tout juste les épaules. Pour protéger sa fille de l'hiver madame McKee avait été prévoyante et inventive ! D'ailleurs cette chapka provenait directement de sa boutique de couture artisanale. Elle était l'élément phare et très en vogue de sa nouvelle collection hiver ! Une chapka magique idéale pour affronter le vent ! En effet cette chapka avait comme originalité d'agripper la tête de son propriétaire grâce à de petites dents ivoires pour être sûre de ne jamais s'envoler ! Très seyant !

Nous sommes maintenant fin novembre et le froid se fait de plus en plus rude. Il était temps pour Iseult d'étrenner ses nouvelles acquisitions ! Seulement... Les autres élèves n'avaient pas l'air d'avoir besoin de toute cette artillerie pour ne pas avoir froid, un gros pull en laine ainsi qu'un bonnet et de temps en temps un cache oreille suffisait amplement. Le cache oreille semblait d'ailleurs tendance et prisé par les étudiantes de Poudlard. Par peur du ridicule Iseult avait évité de sortir sa panoplie de petite russe trop tôt, elle s'était serrée dans son écharpe jaune et noire gracieusement fournie par l'école et avait espéré pouvoir tenir ainsi jusqu'à Noël. Grossière erreur ! Aujourd'hui était le jour le plus froid du mois et il indiquait un hiver encore plus méchant ! Personnellement Iseult aimait les créations de sa mère mais elle craignait d'être la risée des poufsouffles. Elle ne voulait pas attirer l'attention sur elle. Elle ne voulait pas devenir une cible plus repérable pour les serpentards. Elle voulait être comme tout le monde, se fondre dans la masse. On la traitait tout le temps de Lovegood bis. C'était quoi un lovegood ?

Ainsi Iseult était allée dehors son paquet dans les bras pour trouver un coin à l'abri des regards. Le vent glacial lui fouettait le visage et elle manquât de glisser sur la fine couche de neige qui s'était déposée dans la journée. Prêt d'un grand saule elle observa de très loin les équipes de quidditch qui revenaient de leur entrainement. Ils avaient l'air si complice et amicaux ! Elle se mit à rêver un peu. Peut être que l'année prochaine elle pourrait tenter sa chance pour faire partie de l'équipe ? Encore plus loin des gens de sa classe semblaient se diriger vers le lac. Tss... Iseult n'était jamais conviée pour ce genre de chose. Oui c'était décidé ! Si elle intégrait l'équipe de quidditch l'année prochaine, en plus d'impressionner tout le monde elle commencerait à se faire des amis parmi ses coéquipiers ! Elle frissonna et se rendit compte que ses mains étaient paralysées de froid, elle sortit donc son accoutrement et l'enfila. Qu'il était doux !! Confortable, moelleux !! Idiote qu'elle avait été d'accorder trop d'importance au regard des autres ! Elle enfila sa chapka qui agrippa instantanément de ses petites dents la tête de sa maitresse.

" Oooh !! C'est génial !! On dirait un petit animal ! "

Eu t-elle le temps de prononcer avant que l'obscurité ne recouvre tout. Elle entendit des gémissements, des cris faibles. Interdite Iseult s'était collée à l'arbre. Qu'est ce que c'était que ça ?? Un effet secondaire de cette Chapka????? Elle resta immobile quelques instants. Les cris s'intensifièrent et résonnèrent de plus bel dans sa tête. Elle ferma les yeux très fort en portant ses mains à son chapeau. Plus fort encore, elle gémit de trouille. (oui, Iseult était fragile et facilement impressionnable). Des images sinistres lui vinrent à l'esprit. Elle rouvrit les yeux pour les chasser, sans succès. A la suite de ces pensées déconcertantes des gouttes de sueur perlèrent dans son dos alors que pourtant l'atmosphère était glaciale. Qu'est ce que c'est que ça ??! Vraiment ?? Tout semblait avoir disparu dans le néant. L'obscurité ressemblait à de la matière, une encre, une brume noire. Elle voulait enlever son chapeau mais n'y parvenait pas, il était fermement agrippé. Et puis qui est ce qui criait ? Qui est ce qui pleurait ?? Où étaient passé les joueurs de quidditch ?? Les premières années ?? Elle ne les voyait plus et hurla paniquée :

" VENEZ M'AIDER !!! "

à sa grande surprise sa voix ne produit qu'un son mat étouffé alors qu'elle venait de crier à plein poumons. "Je suis devenue folle d'un coup ? C'est cette Chapka ! " Dit-elle désemparée tout en tirant dessus

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Elle était trop loin. Trop loin ! Personne n'avait entendu son appel à l'aide ! pensait Iseult la panique au bord des lèvres. Elle se laissa glisser le long de l'arbre, recroquevillée, se faisant toute petite et mains toujours agrippées à la fourrure de sa chapka. Elle n'avait jamais ressenti ça de sa vie. C'était comme être emporté dans un tourbillon d'irréalité. Le froid de l'hiver s'était intensifié et on avait du mal à respirer tellement l'air était sec et agressif. Elle pensait à sa mère. Elle l'imaginait morte. Insupportable ! Elle secoua la tête puis scruta l'obscurité les yeux grands ouverts. Affolée Iseult ne discernait rien, elle perdait pied, les ténèbres qui mangeait Poudlard laissaient penser que la nuit avait décidé de tomber plus tôt et d'un coup. Seul point positif du moment, les cris et les pleurs avaient perdu en intensité, ils étaient plus distants, un peu comme s'ils s'étaient déplacés.

Si elle ne bougeait pas on finirait bien par la trouver ! Le cœur battant, la petite première année aussi trouillarde qu'un nifleur resta immobile cinq minutes (ce qui lui sembla être une éternité). Dans ce laps de temps elle tenta de se calmer et de trouver une explication plausible à ce qui lui arrivait. Céder à la panique comme elle l'avait directement fait ne lui avait rien apporté. La chapka ne devait pas être la cause de tout ça... cette hypothèse n'avait aucun sens...

Peut être était ce un sortilège d'obscurité qui avait mal tourné ? Oui, voilà qui semblait plus cohérent ! Peut-être était-ce même une potion de purée de poids qui avait dégénéré ? Ou bien peut-être... peut-être... celui dont on ne doit pas prononcer le nom QUI ÉTAIT DE RETOUR ??? Comme pour lui donner raison un bruit retentit soudain dans les ténèbres. Il résonna et laissait penser qu'il était partout et nulle part à la fois. Iseult tourna la tête si vite pour déterminer son origine qu'elle en avait presque fait un 360. Elle distingua enfin quelque chose au loin. Une chose qui se rapprochait à vive allure. Et cette chose ne la ravie pas du tout !

Un incube ! Après avoir identifié ce démon elle trembla de tous ses membres. C'était la chose la plus effrayante qu'elle ait vu de son existence, c'était comme si on avait donné vie à ses pires cauchemars. Combien de fois s'était-elle réveillée en sueur à la suite de rêves terrifiants de ce genre ? Malheureusement cette fois ci, sa chambre moelleuse et confortable, sa grand mère à son chevet pour lui caresser le front, son verre de lait au miel et sa veilleuse magique en forme de carotte n'étaient pas là pour la rassurer.

"Il se rapproche... Il ... Il m'a vu ! " murmura Iseult le souffle court.

Elle aurait pu rester paralysée, scotchée à son arbre, attendre l'incube comme s'il était le bienvenu. Mais non, ni une ni deux l'adrénaline (ou plutôt l'instinct de survie) prit le relais et surtout l'ascendant sur sa terreur chronique. Elle se leva comme un ressort et couru plus vite que ses jambes le lui permettaient. Elle ne respirait pas, elle avalait l'air à grandes gorgées en produisant des bruits de poney furieux. Elle dévala la pente en direction du château. (enfin... ça elle n'en était pas certaine puisqu'elle ne voyait pas grand chose) Elle espérait trouver refuge. Quelqu'un ! N'importe qui ! Même un Serpentard !

Tendue, l'oreille aux aguets, je sursautais soudain. Un bruit de pas venait se faire entendre, clair comparé aux autres sons qui, assourdit, étaient très peu audible. Ce bruit de pas lui n'était pas difficile à entendre, comme si ce qui le produisait n'était pas soumis au phénomène que nous vivions tous. Je me rappelais que lors du banquet d'Halloween, j'avais ressenti une sensation étrange et déplaisante, comme ici mais en moindre mesure, mais rares étaient ceux qui l'avaient ressenti. Son influence devait être sélective, peut être que les événements précédents n'étaient qu'un prélude ou un test.

Je me tournais à l'aveuglette vers la source du bruit de pas, consciente que si on l'entendait et qu'il n'était pas soumis au phénomène, lui devait nous voir, et curieusement je n'avais pas l'impression que ça serait bénéfique pour nous. Il serait déjà venu nous voir si ça avait voulu nous aider, ça avançait doucement. En réalité, les pas semblaient s'éloigner de notre groupe, c'était suspect, vraiment très suspect.

-Restez ici, je vais voir par la bas, j'ai entendu un truc, je vais vérifier.

Je m'épargnais la phrase du « si je ne reviens pas », trop angoissante et puis je n'avais pas d'ordre à donner. Non pas que je faisais preuve de courage ou autre bêtises du genre, non, mais je soupçonnais ce qu'on entendait de se diriger vers une personne isolée, donc potentiellement en danger. C'était mon devoir de protéger les autres, quelle auror je pourrais un jour prétendre être si je me défilais maintenant ?

Guidée par les bruits de pas, je me mis en route aussi silencieusement que possible. Exercice difficile, en effet, comment mesurer son bruit quand on ne l'entend pas. Sauf qu'en arrivant à proximité, je remarquais que ma vue se dévoilais légèrement, je n'étais plus dans le noir absolu et mon champ de vision s’étendait maintenant à quelques mètres devant moi dans un flou obscur. C'est là que je le vis.

-Merlin...

Je n'avais jamais vu de démon avant, mais quand je vis cette chose, je compris aussitôt sur ça en était un. Il ressemblait à une sorte de satyre, en plus terrifiant, en fait, un incube était au satyre ce que le sombral est au cheval, ça y ressemble mais donne infiniment plus froid dans le dos. Involontairement, je reculais de quelques pas. J'ignorais à quel point cette créature pouvait être dangereuse et encore moins comment la neutraliser, c'était pas au programme ça ! En fait, jusqu'à aujourd'hui, j'avais toujours cru que c'était une pure invention médiévale pour personnifier le cauchemar.

Le problème, c'est que je la vis en contournant le démon. La petite Iseult, une fillette de Poufsouffle que je distinguais à peine, mais qui semblait pétrifiée de peur. C'était vers elle que la chose allait, il avait choisit une cible seule et isolée plutôt que s'en prendre à un groupe, pas stupide le machin. Moins stupide que la première réaction qui me vint à l'esprit.

-HEY ! TOI LE MOCHE ! ATTAQUES TOI A UN TRUC DE TA TAILLE ! Hurlais-je au milieux de la purée de pois qui nous entourais.

La chose se tourna vers moi, je pointais ma baguette sur lui, les dents serrées. Un pas vers moi et je restais stupéfaite, la chose changeais. J'étouffais un cri d'angoisse, la forme était à présent celle trop connu qui hantais mon esprit depuis des années.

-Toi...

Lui, le mangemort qui avait tué mon père sous mes yeux. Des années étaient passées, mais ma mémoire était encore trop vive pour l'avoir oublié. Sans compter les photo qu'on en avait vu encore récemment dans le journal, jamais je n'aurais pu oublier le visage de Jugson. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai perdu les pédales un bref instant et je me mis à lui balancer tout mon répertoire de sorts à la figure, paniquée à l'idée d'une attaque de mangemort sur Poudlard. Quelques secondes ainsi, j'oubliais tout le reste et fini même sur le mangemort à le frapper de toutes mes forces à mains nues, c'est en me faisant repousser et atterrissant sur les fesses un peu plus loin que je repris enfin mes esprits. Il avait changé de forme, passant d'un incube à un mangemort. Et tout ce qu'il y avait autour, l'obscurité, le froid, les mauvais souvenirs qui remontaient. Nous n'avions pas affaire à un mangemort, en tout cas, pas ici, si les mangemorts étaient bien derrière tout ça, celui que je pensais être Jugson n'était pas humain. Je cherchais Iseult du regard mais elle semblait avoir disparue, ce jusqu'à ce que je me la prenne de plein fouet, visiblement, elle avait tenté de fuir, je la rattrapais.

-Du calme, ce n'était pas un vrai incube. Il faut rester ensemble.

La pauvre petite semblait réellement terrifiée par ce qu'elle avait vu, quant à moi, j’espérais que cette chose n'aurait que l’apparence du mangemort et pas ses pouvoirs et son esprit.

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HS:

Cela faisait déjà presque une demi-heure que la nouvelle professeur de Potions de Poudlard attendait dans les serres que le professeur Chourave arrive. Elle ne comprenait pas. La directrice de Poufsouffle était connue pour sa ponctualité et avait rappelé le matin même à Thalie l'heure de leur rendez-vous. Vêtue d'une épaisse cape pour affronter le vent glacial qui parcourait le parc, Thalie regarda pendant quelques instants la fine couche de neige qui recouvrait l'herbe et les arbres par l'un des fenêtres de la serre. Puis, lassée de rester immobile, c'était mise à se déplacer à travers les différentes rangées de plantes. Curieuse, elle finit par en oublier ce pourquoi elle était là, et que le retard de sa collègue et ancienne professeur commençait à se faire inquiétant, pour observer les nouveaux arrivages de plantes. Au bout d'un moment, un élément nouveau attira toutefois son attention. Le vent avait cessé. Thalie n'entendait plus les vitres usées de la serre trembler sous l'impact des rafales. Un silence encore plus pesant que précédemment semblait même s'être installé. Se relevant et quittant son observation d'une Belladone en pleine croissance, elle se rapprocha de l'entrée. Croyant entendre une voix, elle stoppa nette son avancée. Ne pensant pour le moment pas à un phénomène inattendu et dangereux, elle haussa la voix sans se poser de question.

« Professeur Chourave, est-ce que c'est vous ? »

N'entendant aucune réponse et le temps semblant s'être figé. Elle s'arrêta. Quelque chose d'étrange se passait. Et en voyant les lumières de la serre faiblirent, Thalie se retourna brusquement en direction de l'entrée. Le silence devenait de plus en plus pesant. Le pire étant qu'il ne s'agissait pas d'un silence naturel mais plutôt angoissant. Exactement comme si le silence était provoqué par quelque chose en particulier. Il semblait avoir absorbé tous les bruits environnants au lieu que ce soit eux-même qui se soient tus.
Réfléchissant à ce qui pouvait se passer, l'enseignante en Potions ne vit d'abord qu'une solution. Il s'agissait d'une mauvaise farce. Les élèves sortant tout juste de cours, certains avaient du profiter de l'étrange absence de leur professeur de Botanique pour rester plus longtemps. N'étant pas du tout amusée par ce qu'elle croyait être une blague, Thalie marcha d'un pas sûr vers l'entrée de la serre.

« Cela suffit maintenant ! Sortez où vous passerez le reste de vos samedi matins en retenue ! »

L'angoisse que ressentait Thalie la faisait parler avec beaucoup de sévérité. Au fond d'elle, elle savait qu'il ne s'agissait pas d'une blague et elle en fut définitivement certaine en entendant un cri percer l'obscurité. Un cri d'enfant qui lui raviva instantanément ses pires souvenirs.

« VENEZ M'AIDER !!! »

Tremblante, Thalie ne pouvait plus émettre aucun son. Seuls d'horribles souvenirs revenaient à son esprit; la pétrifiant sur place. A présent, la serre semblait avoir été privée de toute lumière. En entendant le voix de cette petite fille résonner dans sa tête, Thalie ferma les yeux. Elle ne pouvait pas être là. Ce ne pouvait pas être elle.
Entendant à nouveau la voix de cette enfant s'élever à travers l'obscurité, elle quitta prestement la serre pour se retrouver dehors. A sa grande surprise, elle put constater que le parc était plongé dans la même obscurité que les serres de botanique. La même sensation de froid y demeurait.
En vain, l’enseignante sortit sa baguette pour tenter un Lumos. Ce dernier ne semblant pas marcher, elle se fia à sa mémoire pour retrouver l'allée principale du parc. Marchant doucement et les sens en éveillent, elle tentait au mieux de ne pas se laisser submerger par la peur. Car la chose qu'elle craignait le plus était en train de se passer. Elle était seule, bel et bien seule.
Soudain, elle s'arrêta net sur place. Tremblant à nouveau de tout son corps. la même voix d'enfant lui était parvenue. Mais cette fois, elle n'avait pas compris ce qu'elle disait. Mais c'était elle. Elle savait que c'était elle petite. Elle avait pleuré tant de fois et personne n'était venu la chercher. Personne n'était venu la consoler car elle devait être forte. Elle avait beau avoir crié cent fois, personne n'avait daigné venir l'aider et chasser ses cauchemars. Se murmurant à elle-même, elle espérait chasser cette vision: "Va-t-en !".

Soudain, une voix encore plus proche perça l'obscurité. Une voix d'adolescente.

« HEY ! TOI LE MOCHE ! ATTAQUES TOI A UN TRUC DE TA TAILLE ! »

Quelqu'un était là. Plusieurs personnes même. Dans l'obscurité non loin d'elle, elle pouvait sentir leur présence. Des murmures lui parvinrent à nouveau. Des bruits sourds. Quelqu'un sifflait, puis courait. Mais qui était-ce ?
Ce qu'elle voyait rendait Thalie trop folle et perdue pour qu'elle prenne conscience de la réalité. Avançant de plusieurs pas en direction des voix, elle sentit une présence tout près d'elle. Mais les voix avaient cessé. Pourtant, avant ce silence, deux mots lui étaient parvenus: "rester ensemble". Avec qui aurait-elle pu rester ? Elle était seule.
Soudain, elle réussit à distinguer une lumière à sa droite. C'était une enfant. Elle s'avançait vers elle en tendant la main. Affolée, elle se reconnut plus jeune en cette enfant. C'était elle. Elle quand elle n'avait que six ans. Craignant d'être seule et tendant une main désespérée vers elle.
Thalie recula de plusieurs pas, courant presque, avant de tomber à terre sur le dos. Se relevant d'un bond, elle vit l'enfant tout près d'elle, en larmes. Alors, ne contrôlant plus son esprit, Thalie éleva plus fort la voix dans l’obscurité totale et glaciale du parc.

« Je suis désolée... Je... Je suis tellement désolée... »

Le contact de la neige sur sa paume semblait pourtant l'avoir ramené à la réalité et comme éclairer ses pensées. Elle ne pouvait pas se voir. Ce n'était pas possible. S'agissait-t-il d'un épouvantard. Mais qu'est-ce qu'un épouvantard aurait-il fait là. Pour vérifier s'il s'agissait d'un humain ou non, Thalie leva à nouveau sa baguette.

« Hominum revelio ! »

Le sortilège lui permit de relever la présence de deux personnes tout près d'elle. Mais sa propre image enfant n'en faisait pas partie. Un sortilège de stupéfixion ou même un Locomotor Mortis serait donc inutile. S'avançant vers les deux personnes dont le sort avait permis de révéler la présence, Thalie ne pouvait de tout de façon pas les voir.
Perdue, affolée en voyant son image continuait à traverser l'obscurité vers elle, elle ne pouvait plus prononcer aucun mot. Elle doutait même que les respirations étouffées qu'elle entendait non loin d'elle soient réelles.
C'était un cauchemar, cela ne pouvait être qu'un cauchemar...
Avec espoir, elle tendit sa baguette. Elle était prête à faire exploser la chose à tout moment; mais avant cela, elle voulait savoir si les personnes près d'elle étaient réelles ou non. Bêtement, à moitié aveugle et complètement déboussolée, elle posa la question.

« Qui êtes-vous ? Êtes-vous réels ? »

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Quand les ténèbres approchent...

Je regardai la jeune fille avec qui j'avais échangé quelques mots partir vers quelque chose qu'elle avait entendu. Je ne pense pas que se soit une bonne idée, mais elle fait ce qu'elle veut. Toujours campé devant les premières années, baguette brandie devant moi, je sentais une boule d'angoisse se former dans mon ventre. Ce silence de plomb était assourdissant, et cette obscurité sans pareil, apeurant. Je faisais mon possible pour ne pas laisser paraître mon trouble, mais ce n'était pas facile. Le troupeau d'élèves derrière moi commençait à s'affoler. Leurs paroles, bien qu'étouffées, brisaient le silence, et rendait la situation plus pénible encore. Certains voulaient s'enfuir à toutes jambes. Pourquoi ?
« Calmez-vous ! Tout va bi... »
Je m'étais retourné pour leur parler, mais je ne finis pas ma phrase. Derrière moi, j'entendais un sifflement. Un sifflement perçant et aigu. Un sifflement que j'aurais reconnu entre tous. Le sifflement d'un serpent. Je me retournais lentement, les mains tremblantes. J'avais horreur de ces créatures au corps inarticulé, aux écailles qui semblaient rêches, ainsi que leur tête qui était prête à vous mordre au moindre signe de faiblesse. Je scrutais l’obscurité, dans l’espoir vain d’apercevoir quelque chose. Les élèves agglutinés derrière moi n’osaient plus bouger. Que faire ? Avancer, et les laisser là tout seul ? Ou rester avec eux, à attendre la menace qui se rapprochait ? Je ne pouvais pas laisser se serpent immonde s’approcher d’eux. Surtout que celui là était gros. Et pas qu’un peu. C’était un basilic. J’avançais donc à tâtons dans l’obscurité, ordonnant aux élèves de ne surtout pas bouger. Attirer la menace autre part. Voilà ce qu’il fallait que je fasse. Alors que j’avançais prudemment, mon champ de vision s’élargit en même temps que j’aperçu l’animal au combien dégoutant.
« Eh ! Toi là ! Viens par ici ! »
Sa langue fourchue sortie de sa gueule en même temps qu’un sifflement, et il se mit à ramper plus rapidement que je ne le pensais vers moi. Je me mis à courir. Je ne savais quelle direction je prenais, mais peut importe. Je m’éloignais du groupe d’élèves, c’est ce qui comptait. Perdu dans mon élan et ma peur, je courais plus vite que jamais, sans regarder ou je mettais les pieds. Ca aurait pu signer ma perte. Je trébuchais pour m’étaler lamentablement sur le sol. Abasourdis, je me retournais rapidement, conscient que ma pire crainte était derrière moi. Ma cheville tordue dans la chute n’aurait pas su porter mon poids, et j’étais donc condamné à rester là. L’horrible bête leva sa tête énorme au dessus de moi, sortant sa langue et un sifflement. Je cherchais ma baguette qui avait roulé au sol, sans succès. Tout ce qui me restait à faire, c’était crier. Je ne pourrai pas m’en sortir seul. Et le fait de dépendre de quelqu’un m’horripilait. Mais je n’avais pas vraiment le choix. Je criais à plein poumons. Je ne savais pas ce que je criais. N’arrivant pas à articuler un « au secours » je criais tantôt un « non » de désespoir, tantôt un « ah » de peur. Que quelqu’un vienne m’aider, par pitié !

FICHE PAR ROMANE DE ARTSOUL

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"Allo, il y a quelqu'un ?!"

Quelle idée stupide, stupide, stupide ! Daphné commençait à regretter de s'être laissée embarquer dans cette histoire. Elle ne pouvait rien passer à James et lorsqu'il lui avait donné rendez-vous au terrain de Quidditch après les cours, elle avait bien sûr dit oui, comme une idiote. A quoi s'attendait-elle, au juste ? Un rendez-vous coquin dans les vestiaires comme au temps de Poudlard ? Si c'était ce qu'il avait prévu, en tout cas, il lui avait sorti le grand jeu.

Car en effet, depuis un moment maintenant, un froid immense s'était abattu sur tout le parc très vite suivi d'un noir impénétrable. Bien sûr, Daphné, qui n'était pas née de la dernière pluie, avait tenté tous les sorts les plus simples qu'elle connaissait pour faire un peu de lumière mais ce n'était pas suffisant, ne lui laissant que le temps d’apercevoir des silhouettes.

Elle n'était plus très loin du terrain de Quidditch mais partout il faisait un noir si complet qu'elle n'osait pas s'y aventurer plus que cela.

"James ?! James, tu es là ?"

Elle commençait à avoir sérieusement peur et les souvenirs de leurs petits rendez-vous dans les vestiaires se transformaient peu à peu en quelque chose de beaucoup plus sombre, une vieille peur pas tout à fait oublier, celle d'être abandonnée, laissée seule entre tous. Indéniablement, elle revenait à sa baguette, tentant un nouveau lumos qui éclairait à peine une seconde des scènes étranges, des corps quelque part qui erraient comme elle à la recherche d'un peu d'aide.

Daphné avait tellement froid. Elle resserra sa cape autour de ses épaules et chercha à tâtons l'une des autres personnes présente sur les lieux, tentant de garder son calme. Visiblement, il y avait quelqu'un de très jeune car elle entendit une petite voix crier à l'aide. Sans trop savoir où elle allait, de mémoire plus qu'autre chose, elle tenta de courir vers le son de la voix et rencontra de plein fouet le corps glacé de quelqu'un d'autre.

"Il y a quelqu'un ? James ?"

En tatônnant un peu, il fut vite évident que ce n'était pas James puisqu'il s'agissait d'une femme ou d'une jeune femme, pas un homme en tout cas à en croire la silhouette. Daphné commença à avoir le vertige mais elle tint bon et, haletante, demanda à la personne près d'elle :

"Qui êtes-vous ?"

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Tout se passait à une vitesse impressionnante, comme si quelqu'un avait volontairement fait s'accélérer le temps pour que les êtres humains ne puissent le suivre ou même si adapter. Ainsi, à peine Thalie venait-elle de lancer sa question à travers l'obscurité qu'elle sentit quelqu'un la percuter de plein fouet. Retenant de justesse un cri d'horreur, elle se décala de plusieurs pas et brandit sa baguette en direction de l'inconnue qu'elle ne pouvait malheureusement pas voir. Une voix féminine s'éleva alors. Posant à son tour une question, assez semblable d'ailleurs à celle que la professeur de Potions avait posé quelques instants plus tôt, afin de connaître son identité. Et, en quelque sorte, afin de se rassurer. Mais avant cela, elle avait rapidement fait une inspection de Thalie tout en prononçant le nom de "James". James... Inconsciemment, Thalie pensa à son collègue et professeur de Quidditch, James Urquhart. Bien sûr, il pouvait tout aussi bien s'agir d'un élève, mais la voix de la femme semblait bien trop mature pour çà.
Toujours sur ses gardes, et bien que le contact physique lui ait prouvé qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination, la jeune enseignante répondit rapidement à la question avec un brin involontaire d'agacement dans la voix. Elle n'en voulait pas à la jeune femme qui lui faisait face et était même contente de ne plus se trouver seule, mais l'atmosphère néfaste rendait facilement irritable.

« Thalie Grindelwald. Et vous, qui... Enfin, il ne me semble pas que le moment soit bien choisi pour les présentations ! »

L'attitude peu courtoise de Thalie avait été provoqué par un bruit en particulier. Quelque chose venant attirer son attention et briser le silence. Une voix leur était parvenue. Mais cette fois, il ne s'agissait plus de celle d'une fillette, mais bien d'un jeune garçon. Étrangement, Thalie eut du mal à comprendre à qui il s’exprimait.
Elle ne pouvait comprendre ce qui se passait. L'obscurité était tombée soudainement sur le parc et ses environs, s'accompagnant d'un froid glacial et d'un sentiment de peur. Ensuite, Thalie s'était retrouvée face à son pire cauchemar qui ne pouvait être qu'une illusion mais qui lui était toutefois apparu comme affreusement réel. Elle s'était faite bousculée et à présent il se trouvait qu'ils étaient plus nombreux qu'elle ne l'aurait pensé.
Tout autours d'elle, tout semblait éteint. Elle n'arrivait même pas à discerner les contours du château au loin et une nouvelle peur prit possession de tout son être. Les mêmes phénomènes étaient-ils en train de se produire dans le château aussi ? Mais alors, quand était-il des élèves et du reste des professeurs ? Ainsi que de tout le personnel de Poudlard d'ailleurs.

Toutefois, elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions qu'un cri s'éleva. Venant alors trancher le silence installé. Des bruits de courses et de chutes s'en suivirent, jusqu'à ce que des murmures plus précis se fassent entendre.
Quelqu'un... quelqu'un était en train de se faire attaquer et, de surcroît, il s'agissait d'un élève. Tremblante sur ses jambes, la jeune femme avait fermé les yeux au moment même où avait résonné le premier cri. Ce ne pouvait être vrai. La guerre était finie. Toute cette horreur ne pouvait commencer à nouveau.
Puis, lorsque les cris se firent plus perceptibles, Thalie commença à tourner en rond. Cherchant à savoir d'où ils provenaient.
Avec une teinte terrifiante de désespoir dans la voix, le même garçon implora "au secours" avec difficulté ainsi que d'autres murmures inaudibles. Tentant de lui porter secours le plus rapidement, Thalie se mit à courir en tout sens. N'ayant même plus conscience de sa propre peur qui continuait de la suivre et des personnes qu'elle venait de laisser en plan, elle courut aveugle à travers le parc. S'éloignant des cris, puis s'en rapprochant; elle n'arriva toutefois pas à retrouver le garçon.

Puis, soudain, elle aperçut finalement à quelques mètres d'elle la silhouette d'un serpent. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes qu'elle discerna également celle d'un garçon sur lequel le serpent commençait peu à peu à se fondre.
Sans attendre, Thalie courut dans cette direction, sa baguette prête à expulser le serpent sur plusieurs mètres. Mais pour le moment, elle se trouvait bien trop loin. Dans son affolement, elle s'était beaucoup éloignée du groupe et tentait avec difficulté de s'en rapprocher le plus rapidement possible. De plus, n'ayant pas oublié que d'autres personnes se trouvaient présentes, elle ne voulait pas commettre l'erreur de viser quelqu'un.

Quasiment à bout de souffle, elle continuait, tremblante, de courir vers l'endroit où le serpent s'apprêtait à attaquer le jeune garçon. Au fond d'elle, Thalie avait très peur et elle commença à tendre sa baguette devant elle. Elle y était presque. Et, si elle arrivait à faire preuve de précision, elle pourrait certainement atteindre le serpent. Brandissant avec détermination sa baguette, elle jugea qu'il était enfin temps de mettre fin aux souffrances du garçon.
Mais à peine venait-elle d'ouvrir la bouche pour clamer l'incantation qu'elle se prit les pieds dans quelque chose. Tombant à terre, elle se sentit attérir sur une surface dure et tranchante qui vint la frapper sur tout le flanc droit du corps. Le bras ensanglanté et l'esprit embrumé, elle se releva avec difficulté. Bien que les ténèbres ne permettent aucune visibilité, elle sentait que sa vue était brouillée; mais reprit tout de même, bien qu'assez difficilement, sa course. Mais le vertige était trop grand et elle tremblait tellement qu'elle tenait avec difficulté son unique arme. Elle effectua tout de même un geste rapide avec sa baguette comme si elle voulait la lancer le plus loin possible, tout en la pointant vers le serpent, et elle hurla de toutes ses forces avant de percuter, à son tour, quelqu'un de plein fouet.

« STUPEFIX ! »

BOUM !!!

Iseult venait de percuter quelque chose, ou plutôt quelqu'un ! Dieu soit loué !!! Elle n'était plus seule !!! C'était un élève !! C'était… C'était !! UNE élève !! Iseult leva les yeux sur son visage.
Maeja Branwen !! Dieu soit loué !! Dieu soit loué !! Elle n'aurait pas pu tomber mieux !! Iseult avait une bonne étoile et elle s'appelait Maeja !! Elle était si heureuse et rassurée ! Tout allait bien se passer maintenant !! Hélas, encore traumatisée par les évènements elle avait bien du mal à l'exprimer. Pleurant à chaudes larmes, elle s'agrippa fermement aux pans de la robe de sorcier de sa sauveuse. Décidée à ne plus la lâcher. Elle aurait voulu lui dire merci, mais elle hoqueta à la place en avalant la morve qui lui coulait dans la gorge. Elle n'osait pas se retourner. Elle n'osait pas vérifier si le monstre était encore dans les parages. Elle tremblait comme une feuille de froid et surtout de peur. De toute manière on ne voyait pas grand chose dans cette purée de poids… elle ferma les yeux. Fort, fort, fort. Peut être qu'ainsi elle pourrait se réveiller de ce cauchemar ? Une chose pareille ne pouvait pas se passer à Poudlard. Non ! Error 404 ! Poudlard était le lieu le plus sûr au monde si on mettait l'histoire avec celui dont on ne doit pas prononcer le nom entre parenthèses !

-Du calme, ce n'était pas un vrai incube. Il faut rester ensemble.

Pas un vrai incube ? Rester ensemble ! Oui ! Elle ne la quitterait plus d'un semelle ! Elle acquiesça d'un mouvement de tête et chercha timidement à prendre la main libre de Maeja dans la sienne. Iseult avait confiance. Même si la peur lui broyait l'estomac. Maeja était son héros ! Avec elle il ne pourrait rien lui arriver ! Elle était forte ! Elle faisait partie de l'équipe de Quidditch ! Elle était même mieux qu'Harry Potter ! Ragaillardie par ce sentiment de sécurité, Iseult pleurait moins. Elle essuya d'un revers de manchon les larmes fraiches qui noyaient ses joues rouges.
Malheureusement ce court instant de bonheur et de confiance fut brisé par des cris. Des cris étouffés par les ténèbres… Des supplications. Un désespoir à glacer le sang. OH NON ! Quelqu'un d'autre avait des ennuis ?! Maeja était maintenant raide comme un piquet, comme paralysée.

" On… On Doit l'aider ! " Bafouilla Iseult pour faire sortir la Serpentard de sa torpeur.

Puis comme pour répondre à sa demande on entendit quelqu'un s'avancer à toute vitesse dans l'obscurité. Des pas affolés qui semblaient se rapprocher puis, s'éloigner, sans qu'on comprenne dans quelle direction ils se dirigeaient vraiment. Iseult serra la main de Maeja encore plus fort. Elle avait du mal à saisir ce qui se passait. Etaient-ce les pas d'un monstre ? D'un élève ?

" STUPEFIX ! "

C'était madame GrindelWald !! Iseult sauta de joie intérieurement. Ils étaient sauvés ! La professeur de potion allait tous les sortir de ce mauvais rêve !! Elle regarda Maeja, les yeux remplis d'espoir avant de lui tirer le bras pour se diriger approximativement là où ils avaient entendu les cris du jeune élève et le sort de stupefixion de la professeur de potion.

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Daphné fut légèrement rassurée en entendant la personne qu'elle venait de percuter se présenter. Elle ne la connaissait pas personnellement mais James lui avait déjà parlé de sa collègue. La brune comprit rapidement la situation une fois qu'elle put mettre un nom sur un personnage, elle se calma un peu. Il y avait un professeur et plusieurs élèves, peut-être trois et elle. L'un des élèves était un jeune homme, il n'était pas très loin d'ici et à force de regarder dans le noir, la jeune femme arrivait à mieux le distinguer. Un immense serpent l'attaquait. La professeur attaqua la créature avec un Stupéfix et Daphné, retrouvant peu à peu son sang froid malgré les cris d'une autre élève, un peu plus jeune.

"Sectumsempra !"

Un petit sort qu'elle avait appris en sixième année avec Drago et qui n'était pas sans utilité. Elle n'était censé l'utiliser qu'en cas d’extrême urgence mais là, c'en était une, non ? Elle ne pouvait pas laisser ce gosse se faire dévorer par un serpent géant.

"Est-ce qu'il bouge encore ?"

Revigorée par le petit affrontement, Daphné s'approcha de quelques pas. Elle ne se sentait pas encore en sécurité, une peur sourde bombardait son coeur, mais le serpent lui, ne représentait aucun danger pour elle, du moins il ne l'effrayait pas et elle était prête à recommencer son dernier sortilège s'il faisait mine de bouger ne serait-ce qu'un peu. Quand elle fut suffisamment proche, elle tenta un nouveau lumos inutile qui ne lui permit de voir que pendant quelques secondes le serpent tailladé et le jeune homme tout près de lui.

"Tu vas bien ? Viens, approche, ne reste pas là."

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Il avait froid, terriblement froid, encore heureux il avait pensé à prendre son pull aux couleurs des rouge et or avant de sortir. Il fallait dire qu’on avait beau être fin novembre Fergus ne s’attendait pas non plus à ce que le soleil se couche à peine la fin des cours entamée. Peu importe, depuis quelques minutes déjà, ou était-ce des heures, il n’en avait aucune idée, le noir complet s’était abattu sur le parc de Poudlard et une brume opaque venait masquer chaque élément alentours. Pris au dépourvu, Fergus s’était douté que quelque chose d’anormal était en train de se produire et avait dégainé sa baguette magique en moins de temps qu’il en faut pour dire Quidditch. Il sentait une angoisse sourde alourdir son estomac, comme si la panique ne demandait qu’à s’emparer de tout son corps. Pourtant, le jeune homme gardait son calme, sachant pertinemment que c’était la seule chose à faire. Se laisser gagner par la peur n’était pas une option envisageable temps qu’il ne savait pas à quoi il avait à faire.
Plus loin, Fergus apercevait quelque jets de lumière qui s’estompaient aussi vite qu’ils étaient apparus. Lui-même avait abandonné l’idée de s’éclairer à la lueur de sa baguette, les divers « lumos » qu’il avait lancés s’étant résumés à illuminer le bout de sa main. La morsure de l’air était insoutenable et les volutes d’air qui s’échappaient d’entre ses lèvres n’étaient pas pour le rassurer. Allait-il mourir de froid ici, dans le parc, au nez et à la barbe des habitants du château sans même savoir pourquoi ? Le silence ambiant renforçait le sentiment d’angoisse qui lui sciait à présent les entrailles. Il avait beau hurler, il entendait à peine le son de sa propre voix. Jamais une chose aussi terrifiante ne lui était arrivée et comme pour alimenter encore un peu plus cette atmosphère digne d’un roman d’épouvante, ses pensées les plus sombres refaisaient surface. Il se revoyait sans mal en train d’arpenter les couloirs obscurs de chez sa grand-mère en Ecosse alors qu’une tempête faisait rage dehors et qu’il n’avait que six ans. Et puis toutes ces visions d’horreur qu’il avait eu pendant son sommeil alors que le mage noir semait la terreur sur le monde des sorciers.

Le malaise était intense, mais il ne pouvait pas se permettre de rester là sans bouger. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et le sang tambourinait à ses oreilles. Malgré tout, Fergus inspira profondément et choisit au hasard une direction à suivre. Se diriger dans le noir le plus total n’était pas chose aisée, mais il n’avait pas d’autre choix que d’avancer sans même savoir s’il parvenait à maintenir un trajet droit. L’angoisse lui enserrait le corps tel un étau et il devait lutter contre l’envie de s’effondrer sur le sol, de fermer les yeux avec l’espoir vain de se réveiller dans son lit douillet.
Bientôt sa route se dégagea quelque peu de son voile opaque pour laisser apparaître le bout de ses pieds. Mais ce que le Gryffondor aperçut ne le rassura pas le moins du monde. Au lieu de l’herbe recouverte d’une fine couche de neige, Fergus découvrit de l’eau jusqu’à hauteur de ses genoux.

- Bord… mais qu’est-ce que je fou !

Dans sa hâte, il s’était certainement dirigé vers le lac et à présent il ne savait plus de quel côté aller pour se sortir des eaux boueuses. Fergus s’immobilisa et sentit l’effroi s’emparer de tout son être. Depuis qu’il avait risqué de se noyer alors qu’il n’avait que quatre ans, la plus grande peur du lion était les étendues d’eaux. Jusqu’à présent il s’était toujours débrouiller pour éviter le lac et ses alentours, mais voilà qu’aujourd’hui il s’était de lui-même empêtré dans son pire cauchemar. Son souffle s’accéléra, il tourna sur lui-même, tentant désespérément de retrouver la berge, mais il n’avait aucune visibilité. Son sang glacé semblait s’être figé dans ses veines et une fine pellicule d’eau venait recouvrir ses yeux. Comment avait-il fait pour ne pas sentir l’eau s’introduire dans ses baskets, humidifier son jean et ce jusqu’à ses genoux ? Son attention était entièrement tournée vers la direction qu’il suivait certes, mais tout de même ! La panique lui fit lâcher sa baguette qui coula à pic. Impuissant il fixa désespérément la surface de l’eau, attendant que sa seule arme refasse surface et se mette à flotter négligemment. Pourtant rien ne se produisit. Il se pencha alors et fouilla sous l’eau. Il sentit sa baguette à ses pieds, délicatement posée sur le sol. Il s’en saisit et se redressa avant de fixer incrédule l’objet. Sa main n’était pas mouillée, ni même la manche de son pull. De sa main libre, il tenta alors de récupérer un peu de liquide dans sa paume mais rien, elle restait anormalement vide. Une illusion ?

Fergus retrouva un semblant de calme et chercha à comprendre ce qui était en train de se produire. S’il n’était pas dans le lac alors pourquoi l’illusion de sa plus grande peur lui était-elle apparut ? Des cris étouffés lui parvinrent avec quelques éclats de lumières imprécis. D’autres personnes se trouvaient non loin de lui et semblaient faire face à d’autres ennuis. Fergus voulut les rejoindre mais il remarqua que l’eau était monté jusqu’à sa taille sans qu’il n’ait avancé. Et puis un éclair de génie traversa son esprit. Sans savoir si cela allait marcher, il se força à penser à quelque chose de léger, pointa sa baguette en direction de la surface de l’eau et imagina la situation la plus improbable mais aussi la plus grotesque qui lui soit donné d’inventer.

- Riddikulus !

Même s’il avait échoué à ses BUSE de Défense Contre les Forces du Mal et qu’il n’avait plus le droit de suivre cette matière, Fergus était presque sûr d’avoir à faire à un épouvantard, qui ne pouvait créer que l’illusion de ce qu’il redoutait le plus. Restait à savoir maintenant s’il ne s’était pas trompé.

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Il était tard et Chrigel avait occupé sa journée à la recherche de chitine de Horglup pour la confection de potions de Poudlard. Fier d'en avoir comblé les sacoches de cuir attachées à sa ceinture, il fût ravi de ne pas avoir à quitter la forêt interdite les mains vides. L'endroit lui était familier, et ses nombreux séjours à l'ombre de son bois avaient rendu son obscurité aisément supportable, mais le Garde-Chasse n'était pas contre l'idée d'aller profiter d'un brin de clarté, ne serait-ce qu'une fois par jour, afin de ne pas oublier qu'un cycle existe. Atteignant la lisière, il pressa le pas dans l'espoir de recueillir les derniers rayons de soleil avant la tombée de la nuit. Il franchissait la dernière rangée d'arbre et leva la tête au ciel, les yeux fermés, afin de mieux communier avec les bénéfiques lueurs crépusculaires.

~~

Une à deux minutes s'écoulèrent sans qu'il ne produisit le moindre mouvement, et sans qu'il ne puisse profiter de la douce chaleur de l'astre lumineux en ces jours d'hivers. Chrigel ouvrait un oeil, puis l'autre, et n'apercevant qu'un vaste brouillard anarchique, il papillonna des yeux de surprise. Puis vinrent tour à tour des murmures artificiels et dérangeants, comme si leurs paroles aspiraient l'air environnant se faisant de ce fait au fur et à mesure plus lourd et plus pressant. Si le garde-chasse pouvait papillonner des oreilles d'étonnement aussi, il le ferait sans nul doute, mais les mots continuaient de fuser de nulle part, s'emparant de son attention en jaillissant sans qu'il ne puisse en définir la source. De toute évidence, l'origine de ces sons tourmenteurs n'était pas humaine.

Tout en échafaudant supposition sur supposition, le personnage s'enfonça avec méfiance dans cette brume surnaturelle, sentant se rapprocher de lui une forte aura de magie sombre. Soudain, un rugissement sauvage le contraint à se retourner : Une gigantesque manticore fondait sur lui, vociférant son appétit la gueule grande ouverte. Elle était répugnante, son corps de lion gras piqué à plusieurs reprises par le dard de sa propre queue de scorpion dans sa course et son visage, qui n'avait d'humain que la forme se flétrissait dans toute l'expression de sa bestialité, dégoulinant de bave. L'apparition évoquait dans ses songes les mésaventures qu'il connut alors qu'il traquait une bête semblable qui ôta la vie à Lexon, un centaure avec lequel Chrigel connut une complicité rare. Le souvenir douloureux lui traversa le cœur, et il comptait bien rendre la pareille à la créature qui se rapprochait à vive allure. Le sorcier s'empara rapidement de sa massive arbalète, cliquetant de mécanismes dans la hâte du mouvement et décocha un carreau déjà chargé dans la gueule béante du monstre. Mais, nouvelle surprise, aucun liquide pourpre ne se répandit et le projectile traversa l'assaillant qui se changea en halo ténébreux, laissant admirablement le tir fuser en son cœur, pour ensuite converger en son centre et former un brouillon amas de fumée noire agitée.

Le garde-chasse avait été berné et voyait apparaître en face de lui à la place de la manticore un enfant effrayé.

"Merlin... J'ai froid... J'ai peur..."

C'était son frère aîné, Ronan... Au début, flou, mais bien plus fidèle à la personne au fur et à mesure que le désarroi s’emparait de Chrigel, sentant le brouillard se durcir pour se matérialiser en flots noirs comme l'encre. Le décor devint apocalyptique, son frère se tenant droit et stoïque, la peau pâle et le regard triste, envahit par les vagues d'ombre qui s'énervaient autour de lui. La victime de ces hallucinations laissa échapper son arbalète de ses mains, les émotions prenant le pas sur sa raison.

"Ne m'abandonne pas... !
-Je... Je suis désolé, Ronan... Mon frère... J'ai fait ce que j'ai pu... Mais j'étais trop faible ! Maintenant, ne m'appelles plus Merlin... Je suis un vrai sorcier... Et je vais te sortir de là."

Chrigel se rua sur ce qui semblait être Ronan pour le sauver de la noyade, mais en vain, ce dernier s'éclipsant et refaisant son apparition une dizaine de mètres plus loin, épuisant ainsi le cadet qui se résigna après de trop nombreuses tentatives et tomba à genoux.

"Pourquoi, Ronan ? Pourquoi fais tu ça ? déclara-t-il en baissant les yeux, témoin de sa propre impuissance."

Tout lui fut soudainement clair. Par terre, il aperçut son carreau d'arbalète posé sur le sol encore dur, brisant la crédibilité des vagues. Il se souvint alors qu'il affrontait une Manticore il y a de ça une poignée de minutes et que les épouvantards étaient capable de telles duperies. Lentement, il se releva et sortit sa baguette de son étui de cuir entre deux sacoches, pour toiser l'être trompeur avec colère. Ce dernier avait souillé l'identité de l'être qui fut à jamais le plus cher à ses yeux, et il allait le payer.

"Riddikulus !"

Son frère se changeant alors en une bouée rose, semblable à un Donuts glacé aux pépites roses -ce qui ne fit pas sourire Chrigel le moins du monde- les vagues redevinrent brume. Ce n'en était donc pas terminé. L'incantation d'un "Sectum Sempra" se fit entendre suffisamment près pour la discerner distinctement. La voix fluette était celle d'une jeune femme, et le sang du Garde chasse ne fit qu'un tour à l'idée que des élèves subissent les mêmes tourments que lui. Il se précipita approximativement vers l'émission de la formule et trouva Daphnée accompagnée de la professeure de potions. Mais qu'est-ce qu'elles faisaient dehors à une heure pareille ?

"Monsieur Rogue se retournerait dans sa tombe de savoir que ses plus puissants sortilèges sont usés à tort contre de vulgaires épouvantards... Mais par tous les diables, qu'est-ce qui se passe, ici ?!"

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Daphné sursauta quand elle entendit une voix d'homme lui hurler dessus au sujet du professeur Rogue. Ce bon vieux et regretté Rogue n'était pas du tout au centre de ses préoccupation pour le moment. Elle entendait James qui hurlait de douleur quelque part et c'était ça la seule et unique préoccupation qu'elle avait pour l'instant. Elle devait l'aider. Cependant, ce que venait de dire le garde-chasse attira son attention. De vulgaires épouvantards ? Comment ça des épouvantards ? Tout prenait du sens tout à coup. Ce n'était que des créatures censé représenter leur plus grande peur et nul part James ne devait être blessé, c'était impossible, il ne se serait jamais laissé avoir aussi facilement par une créature de cette sorte.

La jeune femme se tourna vers le Serpent qui se dandinait toujours sur le sol, vivant et leva sa baguette. Ce n'était peut-être pas sa peur mais elle aurait plus de facilité à l'affronter lui que sa propre crainte. D'ailleurs, elle n'entendait que la voix de James poussant d'affreux hurlements mais elle ne savait pas où il se trouvait réellement et elle n'était pas pressée de le trouver. Même s'il ne s'agissait que d'une créature revêtant son apparence, elle ne se sentait pas prête à l'affronter encore, pas avant d'avoir défait une autre de ces affreuses créatures.

Elle se tourna donc pour faire face au serpent et levant sa baguette, hurla d'une voix claire et assurée :

« Riddikulus ! »

Elle n'attendit pas de voir le résultat pour se lancer à la recherche de son propre cauchemar. Elle ne supportait plus d'entendre les cris de son aimé retentir dans la nuit froide. Son instinct la poussait à crier le nom de James pour le localiser mais elle n'était pas sûre de la réaction qu'aurait la créature si elle agissait comme s'il s'agissait vraiment de James... Il faut dire qu'elle n'avait plus vu d'épouvantard depuis la troisième année et même à ce moment là elle n'avait pas eu l'occasion de l'affronter à cause de Potter qui lui avait fait prendre la forme d'un Détraqueur. Heureusement que personne ici n'avait de peur de ce genre. Comme personne ne répondait au garde-chasse, elle le fit elle-même.

« Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, il s'est mis à faire noir et froid et tout à coup il y avait des épouvantards partout. Je dois retrouver le mien avant qu'il me rende folle. Est-ce que quelqu'un voit James ? »

Elle regarda partout autour d'elle mais dans ce noir profond, il était difficile de distinguer quelque chose de concret. Cependant, une idée lui vint... Froid, noir profond, peur... Elle se saisit à nouveau de sa baguette et lança d'une voix assurée :

« Expecto patronum ! »

Et elle attendit avec anxiété que la petite loutre qui lui servait de patronus ne fasse son apparition pour leur ramener la lumière et lui montrer le corps de James...

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Minerva s’engouffra dans les Ténèbres, quittant l’obscurité paisible du Hall d’Entrée, et laissant Melina et ses élèves derrière elle. Elle avait du mal à les laisser, mais savait pourtant pertinemment bien qu’ils étaient plus en sécurité à cet endroit, que s’ils étaient venus avec elle. Qui plus est, le petit Poufsouffle était tombé dans les pommes, et rien que de le porter était un grand handicap.

A nouveau, la directrice était dans l’obscurité la plus totale. Elle ne savait pas vraiment où elle allait, surtout que cette fois, les murs n’étaient pas là pour la diriger. Le froid aussi, s’était à nouveau emparé de ses entrailles. Décidément, elle se demandait bien ce qu’il pouvait se passer ici. L’école avait toujours été un lieu sûr, en temps de paix –et même en temps de guerre, finalement. Ce n’était pas maintenant que ça allait changer, tout de même ! Soudain, alors qu’elle pensait se diriger vers le lac, des cris parvinrent à ses oreilles. Des cris, et des voix qu’elle reconnaissait. Dans le tas, elle entendit celle de Thalie, ainsi que celle de Chrigel. Elle tourna alors en angle droit à gauche, vers la provenance de ces cris. Sur la route, elle entendit le nouveau garde-chasse parler d’épouvantards. Bon sang ! La directrice pensait que, comme dans les sous-sols, le parc était envahi d’inferis… elle entendit alors la voix d’une ancienne élève –encore !–. Il s’agissait de celle de la fiancée de James. Greengrass, si elle ne se trompait pas. En même temps, elle s’approchait de cris, provenant d’ailleurs du Professeur de Quidditch. Soudain, elle tomba à la renverse, trébuchant sur quelque chose.

Cette chose, c’était James, hurlant à la mort. Comment avait-elle pu ne pas remarquer qu’il était aussi proche d’elle ? Tout d’abord, Minerva voulut le sauver. Jusqu’au moment où, face à elle, les cris changèrent, se transformant en ceux d’Albus, de Harry et surtout… ceux d’Elphinstone. Ce pire souvenir était aussi sa pire crainte : la mort. La mort de ceux qu’elle avait tant aimé dans sa vie. Comprenant que le diagnostic de Chrigel avait été le bon, la vieille dame se concentra, pointant sa baguette sur la créature. Puis, d’une voix tremblante, elle lança :

« Riddikulus !! »

Et d’un coup, les cris se transformèrent en rires stupides. Après quelques secondes, il n’y eut plus rien : qu’un silence affligeant.
L’animagus se releva, remerciant une fois encore dans la journée ses vieux os d’être aussi solides. Elle courut alors vers la provenance des bruits, et se retrouva alors en présence des autres.

« Que se passe-t-il ici ? Il y a encore d’autres épouvantards ? »

Oui, parce qu’elle avait bien compris. Elle voulait juste savoir combien de créatures il restait à éliminer.

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Le jeune Fergus Davidson semblait avoir de meilleurs réflexes qu'eux tous réunis. Il paraissait même avoir rapidement compris qu'il s'agissait d'épouvantards et mis immédiatement le sort de circonstance à exécution. Puis, laissant à peine le temps à Thalie de faire de même, le nouveau garde chasse venant prendre la place de Hagrid, Chrigel Redmund, imita le jeune homme avant de se rapprocher de Miss Greengrass pour lui faire des reproches sur le sort qu'elle avait utilisé quelques instants plus tôt. En ce qui la concernait, et surtout en cet instant, elle se fichait bien de savoir si user d'un tel sortilège faisait déshonneur ou non à la mémoire du professeur Rogue. Sur le moment, elle avait surtout été stupéfaite de constater qu'un tel sort, pouvant quasiment être rattaché à de la magie noire, ait été prononcé et utilisé devant des élèves. Toutefois, elle avait bien vite gardé son jugement pour elle. Après tout, Miss Greengrass avait fait preuve de beaucoup plus de ressource qu'elle. La professeur de Potions en eut alors presque honte quand elle repensa à son pauvre stupéfix. N'avait-elle rien trouvé de plus gentillet alors qu'ils se trouvaient face à un serpent ?
En tout les cas, elle comprenait à présent qu'elle aurait mieux fait de se fier à l'une de ses premières impressions. Il s'agissait bien d'épouvantards et ils auraient tout le temps de se demander plus tard ce qu'ils pouvaient bien faire dans le parc de Poudlard.

Puis, alors que les ténèbres étaient toujours bien présentes, se fut la voix du professeur McGonagall qui s'éleva cette fois dans le parc. Cette dernière commença par chasser son propre épouvantard avant de s'informer ensuite de la situation. Avant de lui répondre, Thalie se mit à chercher sa propre peur. Elle ne mit d'ailleurs pas longtemps à la trouver. Celle-ci continuait de marcher en errant à travers le parc, ne prêtant presque plus attention à elle mais continuant toujours ses lamentations. Impatiente de la chasser au plus vite, la jeune enseignante pointa sa baguette dans sa direction et s'exclama d'une voix rendue tremblante en raison de l'émotion:

« Ri... Riddikulus ! »

L'enfant terrifiée se transforma alors en statut d'angelot chantonnant avant de disparaître définitivement dans la nuit en un éclair. Soulagée, Thalie n'en repensa pas moins aux dernières paroles prononcées par la directrice. En effet, il restait encore d'autres épouvantards. Voyant celui de Miss Greengrass et qui se trouvait être particulièrement horrible, même pour une personne extérieure, Thalie renouvela l'incantation dans la direction du James torturé. L'autre femme avait su faire preuve de beaucoup de bonté en chassant le serpent pour le jeune élève et Thalie ne pensa même pas à lui laisser l'opportunité de le faire pour son propre épouvantard. Elle espérait qu'elle ne lui en voudrait pas. Voyant deux épouvantards un peu plus loin, elle les pointa du doigts et prit à son tour la parole.

« Miss Greengrass, je viens de faire disparaître celui de James. Veuillez m'excuser... Professeur McGonagall, les ténèbres semblent avoir pris possession du parc en un bref instant et ce il y a moins d'une demi-heure. Tout est devenu très sombre et affreusement silencieux. Ensuite, des épouvantards sont apparus pour chacun de nous. J'en vois d'ailleurs deux autres là-bas ! »

Tout en espérant que la situation n'ait pas été la même à l'intérieur du château mais doutant également que ce ne fut pas le cas, elle se rapprocha du jeune garçon attaqué par le serpent et l'aida à se relever.

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Quand les ténèbres approchent...

Tout c’était passé vite, très vite. Alors que j’avais abandonné l’idée d’attraper ma baguette à un ou deux mètres de moi, je me tenais, tétanisé devant ce serpent. Ma peur avait pris le contrôle de mes muscles, et je n’arrivais pas à bouger, paralysé. Pourtant un éclair de lumière avait jaillit de l’obscurité, ainsi qu’un éclat de voix, quelque chose ressemblant à un stupéfix. Ce court moment de soulagement, oui car quelqu’un était là, j’arrivais à me trainer vers ma baguette, et à l’attraper. J’essayer de me relever, mais ma cheville tordue me faisait atrocement mal. Un autre sort jaillit de l’obscurité, un sectumsempra cette fois. Je vis brièvement la bête, le côté tailladé par les sorts. Je me relevais difficilement, et quelqu’un m’y aida. Je ne savais pas qui c’était, mais peu importe. C’était surement une des deux filles –femmes ?- ayant jeté un sort. Oui, il y avait bien deux personnes qui m’avaient aidé.

« Qu’est ce qu’il se pa... »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase, qu’encore un sort fusa. Un... Ridikkulus ? Alors comme ça se sont des épouventards ? Oui, ça paraît logique. Sinon, pourquoi ma plus grande peur se serrait elle manifestée ? Enfin, il reste toujours ce froid perçant, ce noir d’encre et cette sensation de peur et de danger imminent. Ce pourrait il que ce soit des detraqueurs ? Un sortilège du patronus devrait faire son effet, mais il s’apprend en cinquième année, et je ne suis pas encore à la. Quelqu’un eut la même idée que moi, car un sortilège faisant fuir les detraqueurs fit son apparition au milieu de cette obscurité. Je ne regardais pas les autres personnes en ma présence, mes préoccupations étant plus grandes. Des bruits de pas se firent entendre, et McGonagall arriva. Elle posa plusieurs questions, mais je n’eus pas le temps de répondre qu’une femme lui répondit. C’était la nouvelle professeur de potion. Je lui devais une fière chandelle, à elle et aussi à l’autre femme dont son visage ne me revenait pas. Quelle vaine que d’être tranquille dans le parc pour finir attaquer par un serpent géant ! Moi qui me plaignais que la vie au château étant parfois un peu barbante, j’avais mon compte d’action pour l’année à venir, voir plus !

FICHE PAR ROMANE DE ARTSOUL

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A nouveau, la directrice entendit un sortilège de « Riddikulus ». Cette fois, il venait de l’enseignante qui donnait le cours de Potion : Thalie Grindelwald. La vieille dame demanda alors des explications, et demanda aussi s’il y avait encore d’autres épouvantards. Minerva était tout de même soulagée : la situation était beaucoup moins inquiétante que celle dans les sous-sols. Au moins cette fois, il n’y avait « que » des épouvantards. Dans les sous-sols, les inferis étaient bien plus terrifiants. Enfin soit : la jeune enseignante expliqua à sa patronne que les Ténèbres s’étaient étrangement emparées du parc, et qu’il restait deux épouvantards. La directrice hocha légèrement la tête.

« Je vois… les Ténèbres se sont emparées de l’école en entier… pourquoi, je ne le sais pas encore… en tous cas, il y a des élèves et adultes dans le Hall d’entrée. Il est temps que nous nous y rendions. Mais avant… »

Il restait donc deux créatures à éliminer. La directrice pointa sa baguette dans le vide, et lança un patronus, qui illumina la scène, l’espace d’un instant. Les deux épouvantards se jetèrent alors sur elle, se transformant en Harry, et en Dumbledore. Les deux lui en voulaient, hurlant qu’elle n’avait rien fait pour eux. Le visage de Minerva se pinça, ne montrant que de la colère. Non : elle avait toujours tout fait pour eux. Du moins tout ce qui était en son possible. La vieille directrice pointa à nouveau sa baguette sur les créatures, et d’une voix cassante, lança un nouveau sort contre les épouvantards. Les deux finirent alors par devenir deux pantins, racontant des blagues idiotes. Finalement, les deux créatures disparurent, tout comme les inferis avaient disparus : dans un nuage de poussière. Le regard grave, Minerva baissa sa baguette et soupira. Elle n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas ça du tout. Sa pire peur, c’était les revoir mort, les entendre dire qu’elle n’avait jamais rien fait pour eux. Pourtant, elle savait bien que ce n’était pas vrai. Elle savait aussi que s’ils étaient encore là, ils lui diraient qu’ils étaient contents de tout ce qu’elle avait fait. Mais en même temps parfois, il y avait le doute.

Elle soupira, regardant autour d’elle :

« Personne n’est blessé ? »

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