Le 23 Septembre 1984, naissait Lucy Lily Hunter, fille de Louisa Mallen et Kyle Hunter et accessoirement petite soeur d’un fantastique garçon nommé Mathew Phoenix. Quelle surprise pour la petite famille lorsqu’à peine une heure après sa naissance, les quelques cheveux du poupin virèrent au rose vif lorsqu’elle aperçut pour la première fois son grand frère. Rendez-vous compte! Ils n’avaient jamais eu de Métamorphomages dans la famille et voilà qu’un bébé d’à peine quelques heures changeait de couleur. Ce fut néanmoins une surprise heureuse. Un Métamorphomage dans la famille. Voilà qui était surprenant et gratifiant, bien que cela entraine quelques soupçons du père envers la fidélité de sa femme. Mais celle-ci était toute aussi surprise que son mari. Et Lucy grandit comme cela, en changeant de couleur en fonction de son humeur.

Elle eut une enfance heureuse, rythmée par les lectures scientifiques de son grand frère qui tentait visiblement de lui préparer le chemin vers une certaine maison bleue de Poudlard. Mathew lui lut notamment des livres tels que «Mille herbes et champignons magiques» ou "Vie domestique et habitudes sociales des Moldus britanniques". Le premier livre déclencha sa passion pour la Botanique et les Potions, le second rien de plus qu’une certaine curiosité envers leurs voisins si différents d’eux. La fillette montra très vite des signes de magie, faisant léviter chaque chose qui passait sous ses yeux dans la maison, pendant un certain temps, jusqu’à ce que son intérêt pour faire voler tout ce qui bougeait retombe. On aurait pu ainsi croire qu’elle fut heureuse jusqu’à sa majorité, trouva un mari, eut beaucoup d’enfants et vécut heureuse jusqu’à la fin des temps. Malheureusement, le drame frappa sa famille. Trop tôt, bien trop tôt pour elle. On annonça un beau jour à Lucy et Mathew qu’on avait retrouvés morts leurs parents, sons plus de précisions. Lucy n’avait que neuf ans. La fillette perdit ses pouvoirs, elle dépérissait. Mais Mathew veillait. Il s’occupa d’elle comme un père l’aurait fait et elle arriva reconstruite à Poudlard.

Les cinq années que Lucy passa à l’école furent merveilleuses. L’humeur sans cesse au beau fixe, sauf lorsqu’elle se disputait avec une personne dont elle avait trouvé le comportement injuste, la fillette qui ne cessait de s’extasier devant le château apprit à connaître Poudlard comme sa poche, en découvrit bon nombre de passages secrets elle-même et se fit des amis par dizaines, des ennemis peut-être autant. Ce fut une époque merveilleuse, fantastique et qu’elle ne regrette pour rien au monde. Seul ombre au tableau, la bataille finale de Vous-Savez-Qui contre Harry Potter. Durant cette bataille, Lucy a combattu les Mangemorts, se servant de ses pouvoirs pour se fondre dans le décor du mieux qu'elle pouvait, puis de les attaquer, refusant de se terrer comme beaucoup dans les souterrains. Elle n'était qu'en troisième année et avait bien sur du désobéir aux professeurs qui voulaient voir les étudiants les plus jeunes rester cachés mais n'avait pu se résoudre à laisser les autres élèves combattre sans elle. Enfin, la joie de voir Celui-Dont-On-ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait envahi le coeur de tous, et d'elle par dessus tout. On ne savait la raison de la mort de ses parents mais soupçonnait les Mangemorts. Quelle joie de les voir enfin en défaite! mais pourtant, il y avait aussi de la tristesse dans son coeur. Comme tout élève de Poudlard, sauf pour certains Serpentards, il avait constitué une sorte de modèle, et le fait d'avoir sauvé le monde du Seigneur des Ténèbres en avait fait un héros. Mais Poudlard était sauvé. D’ailleurs, elle y est toujours, à Poudlard. C’est pas fini. Aujourd’hui, Lucy entre en cinquième année, l’année des B.U.S.E.S., peut-être l’année la plus importante de toute sa scolarité Celle où il faut choisir son futur. Pour Lucy, le choix est déjà fait. C’est Auror ou Médicomage. Rien d’autre. Et essayez donc de la faire changer d’avis. Vous vous y casserez les dents.

Dans un dortoir, au sein d’une tour d’un château nommé Poudlard, une tragédie allait bientôt se jouer. Approchons-nous donc. Allongées sur chacun des six lits qui meublaient la pièce, six jeunes filles de 15 ans dormaient. Sur l’un de ces lits, Lucy Hunter somnolait paisiblement dans son pyjama bleu flashy. Au sol à coté de son lit, un livre qui s’était visiblement écrasé par terre. Un fin rayon de soleil traversant les rideaux d’une fenêtre tombait sur ses boucles châtains qui tombaient en cascade sur ses épaules. Sur la table de chevet, l’aiguille des secondes d’un petit réveil finissait son tour. Plus que quelques secondes et il serait sept heures pile. Plus que deux... Plus qu’une... Toc! La quiétude du dortoir fut soudain brisée par un concert de hurlements lorsque des seaux d’eau glacée s’abattirent sur chaque personne qui dormait.

«Par le caleçon rose de merlin! Lucy! On t’avait dit d’éteindre le réveil ce matin! On est le week-end, je te rappelle»

«Vraiment désolée! J’ai du oublier cette information capitale.»

Lucy, pas le moins du monde désolée, s’étira en souriant et puis se leva d’un bond alors que ses cheveux subissaient une transformation pour le moins étrange. Tandis que ses boucles s’aplatissaient, s’affinaient jusqu’à devenir parfaitement lisses, sa chevelure raccourcissait à vue d’oeil et rosissait jusqu’à atteindre une teinte rose chewing-gum. Sa peau palissait tandis que ses lèvres rosissaient elles aussi, et même ses yeux changeaient. Le bleu éclatant qui les habillaient normalement disparaissait au profit d’un rose parfaitement identique à ses cheveux. Les autres filles du dortoir se levaient en maugréant, s’habillaient, pour certaines se remettaient dans leurs lits après les avoir séchés. Lucy, elle, s’approcha d’un miroir et observa comme chaque matin d’un air ravi sa nouvelle apparence. La veille, samedi, c’était en enfant très sage, jupe plissée et petites tresses blondes, qu’elle avait arpenté le chateau. Maintenant, peau blanche, cheveux roses chewing-gum coupés à la garçonne et yeux et lèvres assortis, elle donnait l’impression d’être une poupée Barbie qui avait décidé de se la jouer rebelle. Il ne lui manquait plus que les vêtements. Rapidement, la jeune fille fouilla dans sa penderie surdimensionnée et en sortit une paire de collants et un débardeur rose fluo, une minijupe et un gilet de cuir noir, plus des bottes noires qui lui montaient jusqu’aux genoux. Lucy enfila le tout et quitta son dortoir alors que les autres filles commençaient à peine à enfiler leurs T-shirts.

La cinquième année fit un rapide saut dans la Grande Salle, quasiment vide à cette heure matinale, où elle dégusta rapidement un petit-déjeuner frugal. Bien évidemment, elle eut droit aux moqueries des quelques Serpentards présents dans le réfectoire, mais Lucy ne les entendit même pas. La bave des crapauds n’atteint pas la blanche colombe, comme on dit. Elle était déjà ressortie. Direction, la Volière. La jeune fille y arriva rapidement. Elle leva la tête et fouilla du regard les niches. Soit Mona, sa chouette, était cachée, soit elle n’était pas là.

«Mona! Viens voir, ma chouette adorée! J’ai une mission pour toi.» Elle attendit quelques secondes que la petite chouette effraie se montre, puis reprit la parole. «Et j’ai du MiamHibou.»

Un froissement de plumes se fit entendre et une petite chouette effraie sortit d’une niche, puis vola jusqu’au bras que Lucy lui présenta. Celle-ci sortit de sa poche un MiamHibou et en donna à sa chouette chérie avec un regard entendu.

*Quelle profiteuse opportuniste! On se demande où elle a appris ça. Mathew, la prochaine fois que tu me refiles une chouette, tu me laissera lui faire un lavage de cerveau!*

«Ne manges pas plus. Tu sais bien que le voyage sera plus difficile et que Mathew te récompensera grassement de lui avoir apporté une lettre, Mona. Laisse-moi t’attacher ce parchemin.»

Lucy accrocha avec difficulté à la patte de sa chouette qui se débattait pour ne pas avoir à porter une lettre un gros rouleau de parchemin bien serré. Quand elle se fut assurée que la lettre tenait bien, la cinquième année s’approcha d’une des fenêtres et, en souriant à Mona qui lui retourna un regard courroucé, la lança dans le vide. La chouette effraie tomba de quelques mètres sous le poids du parchemin, avant de se stabiliser et de réussir à remonter. En souriant, Lucy la regarda s’éloigner, accoudée au rebord de pierre. Mathew aurait bientôt de ses nouvelles.