Une belle nuit froide du 6 janvier 1977, je vins au monde dans la grande ville de Stockhlom. Ce ne fut pas un moment aussi intense que certains le croient, du moins pas pour tout le monde.
Mon père était aux anges, ma mère regrettait certainement déjà amèrement le petit être que j'étais et qui se tenait dans ses bras. Mon père avait 19 ans, ma mère tout juste 18. C'était tôt, beaucoup trop tôt pour elle. Mais maintenant que j'étais là, il était trop tard.

Je grandis donc dans un climat familial plutôt complexe : mon père faisait tout pour être le plus présent possible pour moi, malgré ces horaires tordus et toutes les responsabilités d'un poste dans le ministère de la magie. De plus, le fait qu'il fasse partit du département de la coopération magique internationale, ce qui expliquait beaucoup de choses.
Ma mère, elle, travaillait dans la British Library. Alors, elle aurait logiquement dû avoir plus de temps pour moi et pour m'aider. Mais non, elle me regardait souvent du coin de l'œil alors que je jouais avec mes poupées, son air triste était une routine pour moi. J ne l'ai presque jamais vu sourire de toute ma vie. Je ne lui en veux pas pour ça, car je sais très bien qu'elle ne m'avait pas désirée et que j'étais un peu arrivée comme un cheveu sur la soupe. Mais pourquoi ne pas faire semblant au moins pour que je puisse grandir normalement. Pourtant, rien ne l'était avec elle. C'est comme si ma propre mère redoutait ma présence, comme si je l'enfermais dans une prison dont elle ne pouvait pas sortir.
J'ai donc dû grandir avec une mère qui ne voulait pas de moi et un père qui se démenait pour me rendre heureuse et épanouie.

Puis, vint le jour où je reçus ma lettre pour rentrer à Poudlard. Je venais d'avoir 11 ans et je dois bien avouer que j'étais vraiment heureuse d'y aller. Certes, je n'avais pour l'instant pas eu d'amis sorciers, ni réellement côtoyer ce monde, à part lors de mes rares visites chez mes grands-parents paternels. Mais mon père m'en avait tellement parlé, me racontant ces belles années à apprendre des matières dont les simples humains n'avaient pas idée.
Et c'est là que tout à éclater. Le soir, alors que j'étais dans mon lit, m'endormant progressivement, j'entendis une violente dispute éclater entre mes parents. Je sortis discrètement de mon lit m'avançant vers la petite cuisine de l'appartement.

« -Tu veux qu'elle y aille ? Très bien, mais ne compte pas sur moi pour vous suivre dans vos délires de sorcellerie.
-Chérie, tu sais très bien que ce ne sont pas des bêtises. Et puis, elle a l'air ravie d'y aller.
-D'abord ne m'appelle plus chérie, tu sais très bien que si je suis encore là, c'est juste parce que je ne veux pas que ta fi... Que notre fille me déteste, mais arrête de faire comme si on s'aimait encore. Et pour Poudlard, c'est toi qui lui a monté les idées avec tes conneries.
-Pardon ? Tu te paies ma tête, j'espère ?
-Non, je suis très sérieuse ! D'ailleurs, je pars puisque c'est ça. Visiblement personne n'a plus besoin de moi ici, je me casse !
-Arrête tes conneries Katy !
-Ne m'appelle plus comme ça Joshua, ne compte plus sur moi, je ne suis plus là pour personne.
-Ne lui fais pas ça, Sanna n'a rien demandé. »

C'est alors que je m'étais avancée dans la cuisine, prenant alors la parole d'une petite voix, mon ourson en peluche noire contre moi :

« T'as qu'à t'en aller. De toute façon, ça changera rien. »

J'étais alors repartie dans ma chambre, me rallongeant et tentant tant bien que mal de m'endormir. Mon père était resté à mes côtés toute la nuit, mais cela n'avait rien changé. Je haïssais cette femme qui venait de m'abandonner et surtout, qui laissait mon père pour son propre bonheur.

Je suis donc allé à Poudlard, apprenant la magie et le monde extraordinaires des sorciers. Je fus reçue chez les Serdaigle, comme mon père et je n'en étais pas peu fière. Ces années furent les plus exaltantes de ma vie, mai aussi les plus solitaires. J'avais beau me faire des amis grâce à ma bonne humeur et ma folie un peu naturelle, je me sentais horriblement triste et perdue loin de mon foyer et de mes habitudes. Personne ne me connaissait vraiment, ne savait qui j'étais derrière mon masque d'éternelle bonne humeur, car même si j'étais effectivement une fille joyeuse par nature, j'avais aussi mes côtés plus sombres, bien qu'ils ressortent peu.
Mais malgré tout, ma scolarité se passa bien. Je dus bûcher sévèrement pour rattraper mon retard d'apprentissage, histoire d'avoir mes BUSE's, que j'eus, bien heureusement, même si mes notes n'étaient pas parfaites, au moins, je n'avais pas échoué. Je ne voulais pas décevoir mon père, alors je me donnais, même si c'était à la dernière minute. Je réussis donc à me hisser jusqu'aux APSIC que j'obtins, car cette fois-ci, je m'étais préparée à l'avance, passant mes journées le nez dans les cahiers, la nuit les yeux dans les étoiles.
C'est d'ailleurs une des choses que j'ai le plus appréciée à Poudlard, le soir, quand les nuits étaient claires, le ciel se livrait sous nos yeux, offrant un spectacle incroyable. Alors, durant toutes ces années passées là-bas, j'en ai plus que profiter, en abusant même parfois, car il m'arrivait de m'endormir sur la pelouse, me faisant ensuite gronder par le préfet qui m'attrapait presque toujours pendant mes petites siestes étoilées. Mais bon, je ne m'en plaignais pas, car je pouvais quand même profiter de la vue que m'offrait le ciel dans ces nuits favorables.

Je sortis donc de Poudlard, diplôme en poche que j'entrais moi aussi au Ministère de la magie dans le département des jeux et sports magiques, section Bureau des brevets saugrenus. Ce n'était pas forcément le métier de mes rêves, mais il me laissait assez de temps pour continuer d'assouvir ma passion pour les étoiles. Je me renseignais, lisais tous les livres qui abordaient ce sujet. C'est ainsi qu'au fur et à mesure, je commençais à réfléchir, me demandant si je n'allais pas changer travail. Le boulot de prof d'astronomie me plaisait bien. Car je ne vivrais que pour ma passion et s'était vraiment ce que je cherchais.
Mais alors que je commençais à élaborer des fiches entières de mes connaissances reliées aux étoiles, l'attaque de Voldemort survint. Depuis que son groupe était à la tête du Ministère de la magie, les tensions grandissaient de jour en jour et je dois bien avouer, que je faisais attention à bien rester dans mon coin pour faire oublier mes origines.
Le combat ultime avait donc éclaté et je dois avouer que mon étonnement fut grand que j'appris que Voldemort et Harry Potter avaient tous les deux succombé. Cela me fit de la peine pour Harry qui avait l'air d'être un gentil garçon, mais je fus bien contente que les traitres soient enfermés et condamnés voire tués. Cela ne faisait jamais de mal de couper le mal à la racine.

Après tout cela, je quittais mon poste au Ministère, décidant de profiter de mon changement de cap et d'envie pour approfondir au maximum ma passion pour pouvoir être apte à en faire mon métier.
C'est ainsi que je partis en expédition à travers le monde, découvrant des endroits magnifiques, d'où la vue des étoiles était imprenable et j'en appris beaucoup au contact des habitants du coin, quoi que la communication fût parfois difficile à cause de nos langages différents.
La nuit qui m'a certainement le plus marquée était lors de mon anniversaire, il y a quelques mois, quand je me retrouvais dans les montagnes des Andes, sous le dôme d'étoile le plus brillant et époustouflant que j'ai vu de ma vie ! C'était le cadeau d'anniversaire le plus inattendu que j'aurais pu avoir et pourtant, la voûte céleste m'a donné ce qu'elle avait de plus beau en cette nuit spéciale.

C'est donc après ce voyage épatant que je suis revenue à Londres. J'ai posé ma candidature à Poudlard et l'on m'a accepté. Ce n'est que la continuité d'un bonheur que j'ai réussi à construire de mes propres mains.