Je suis né un 29 octobre pluvieux. Pas que ce soit étonnant à Londres, vous me direz mais c'est important de le souligner. Le temps est toujours gris, c'est quelque chose dont j'ai l'habitude. J'ai vécu chez les moldus jusqu'à mes 11 ans et revenir chaque année chez moi est un peu comme un soulagement. Ce n'est pas que je n'aime pas la magie mais je trouve que les sorciers l'utilisent bien trop et c'est parfois fatiguant de s'étonner de tout. Moi qui ai été habitué très jeune à devoir me lever pour attraper quelque chose et faire la cuisine sans que ma baguette magique ne coupe les légumes, j'ai tendance à oublier que c'est quelque chose de normal.

Mon père et ma sœur m'ont protégé toute mon enfance, ils me considèrent comme fragile car à la mort de ma mère j'ai arrêté de parler pendant plus de six mois. J'ai été très choqué car c'était la personne que je préférais au monde. Elle me parlait toujours de magie et de choses merveilleuses. J'ai donc tout naturellement cessé de croire à ce genre de choses à sa mort. Devenir un sorcier me rappelle un peu trop cette magnifique jeune femme aux longs cheveux noirs et au sourire d'ange. Ma sœur lui ressemble beaucoup physiquement. C'est pourquoi j'adore quand elle me sourit. J'ai un cadre avec la photo de ma mère dans les bras de mon père. C'est ma photo préférée.

Quand j'ai reçu pour la première fois ma lettre pour aller à Poudlard... Je l'ai jetée, j'ai cru que c'était une farce. Je n'en ai parlé à personne, ni à mon frère ni à ma sœur. C'est au deuxième envoie que j'ai râlé devant ma famille et que mon père a décidé de me parler seul à seul, m'expliquant ce monde que je ne connaissais pas. J'ai eu beaucoup de mal à l'avaler et en arrivant à Poudlard, je ne comprenais pas bien les gens qui m'entouraient. Certains m'appelaient 'Sang de Bourbe' je répliquais avec des insultes de mon cru qu'ils ne semblaient pas comprendre. C'était comme si j'étais dans un film d'Halloween pour enfants ou dans une série pour adolescent. J'avais du mal à croire en la magie et je me sentais déprimé. J'avais déjà beaucoup de mal à me faire des amis à la base mais me retrouver avec des gens aussi différents de moi me détruisais de l'intérieur.

C'est pourquoi avant ma deuxième année, j'ai fait un gros caprice. Je suis devenu irascible, je ne dormais presque plus et je disais que je voulais être normal. J'ai presque brûlé toutes mes affaires d'école. C'est ma sœur qui les a sauvé. J'ai supplié pour ne pas retourner à Poudlard. Mon père a été si inquiet à ce moment-là. Je délirais tellement que j'avais des cauchemars presque tous les jours. Ce furent les pires vacances de ma vie. Mais ce fut surtout l'unique fois où je me suis laissé dominer par des émotions aussi violentes. C'est ma sœur qui me dit de continuer en citant les comics 'de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités', je devais apprendre à me contrôler. C'est pourquoi je suis retourné à l'école. En me faisant discret et ne parlant à personne.

Mais ce n'est pas pour ça que je suis quelqu'un de dépressif. Loin de là ! J'aime la vie. C'est juste qu'elle n'est pas exactement comme je l'aurai souhaité et parfois j'en ai assez.

C'est lors de ma troisième année que la guerre avec Voldemort éclata. Je ne m'étais jamais senti réellement concerné avant qu'elle n'éclate vraiment et même à ce moment-là, la seule chose qui me turlupina vraiment fut que je me demandais si il allait attaquer les humains et si mon père risquait quelque chose. Harry Potter ? Je ne lui avais jamais parlé et je n'arrêtais pas d'oublier son prénom et son importance. Je fus pourtant triste lorsqu'il mourut. Il y eut tout de même un point positif. Lorsqu'on nous força à nous cacher, je rencontrai tout de même une jeune fille du nom d'Enaëlle... Elle était dans ma maison. Je ne sais pas si je peux l'appeler 'amie', je n'irai d'ailleurs pas jusque là vu que je n'ai aucun ami mais, c'est tout de même quelqu'un que je respecte. Même si je ne suis pas toujours d'accord avec elle, c'est quelqu'un que je respecte. Surtout qu'elle comprend ma geekitude et ne me juge pas pour mon besoin compulsif de tenter de faire fonctionner mes consoles de jeux (Mince ! C'est trop demander une petite prise ou un sort qui puisse faire fonctionner l'électronique ?)

J'ai passé ma quatrième assez tranquillement, ne me faisant aucun réel ennemi et tout autant d'amis. Je n'ai jamais été très populaire mais cette année-là, avec la fin de la guerre, me rendit aussi invisible qu'une porte vitrée aux yeux de Justin Bieber.

Ma cinquième fut presque invisible malgré mon entrée dans l'équipe de Quidditch, les seules personnes qui semblèrent me remarquer faisaient partie de mon équipe et je pense sincèrement que je leur fais peur.

C'est pourquoi je rentre en sixième aussi calmement que pour mes autres années. Discrètement et sans bruit dans ce monde de magie qui me semble parfois si hostile.