Raconter mon histoire ? Et bien elle n’a rien de fabuleux mais je peux essayer de la romancer un peu, pour la rendre plus intéressante. Tout a commencé il y a un peu plus de seize ans, quand mes parents se sont rencontrés. Ma mère avait terminé ses études à Poudlard depuis plusieurs années déjà, et elle n’était pas douée pour pratiquer la magie. A Serdaigle, où elle avait été envoyée, elle passait le plus clair de son temps à lire des livres sur un tas de sujets différents. Une vraie encyclopédie ma mère ! Alors même si sa baguette ne lui obéissait pas parfaitement, elle réussit à terminer sa scolarité sans encombre, parce que c’était vers elle qu’on se tournait quand on avait une question sans réponse. Et tout naturellement, une fois dans le monde des adultes, elle s’est dirigée vers Fleury et Bott où elle a travaillé pendant un certain temps. Malheureusement, c’était aussi les années de terreur perpétrées par Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom et ma mère ne sachant pas se défendre face aux mangemorts, elle préféra disparaître du monde de la magie pour essayer de se fondre parmi les moldus. Un pari risqué mais qu’elle réussit en se faisant engager en tant que bibliothécaire à l’université d’Oxford. Là-bas elle rencontra mon père, un employé de l’industrie automobile chez Morris Motor, et peu de temps après ils décidèrent de se marier. Malgré la période sombre que connaissait les monde magique, mes parents vécurent des années heureuses et sans histoire. Il faut dire que Norma Stinks, nouvellement Davidson, s’était rapidement faite oubliée.

Et puis vint le jour de ma naissance, en juillet 1983, soit deux ans après la chute du Mage des Ténèbres. Malheureusement, ce qui devait être l’avènement d’un monde libéré ne le fut pas pour mes parents. Mon père n’échappa pas à la vague de licenciements qui toucha son entreprise et faute de trouver un nouvel emploi, nous quittâmes Oxford pour la capitale. Ma mère trouva une place dans une petite librairie et mon père comme homme à tout faire dans une maison de retraite. C’est vers mes quatre ans que mes pouvoirs me sont apparus, un âge relativement jeune me direz-vous mais j’étais visiblement déjà précoce à l’époque. J’étais en train de jouer au ballon dans un parc non loin de chez moi, et je fis maladroitement tomber ma balle au milieu d’un petit étang naturel. Comme tout enfant qui se respecte je tentai de récupérer mon bien, jusqu’à ce que je tombe à l’eau. Je ne savais pas encore nager alors je ne mis pas longtemps à perdre pieds et à couler à pic. Et c’est alors que par miracle, je commençai à flotter aux côtés de mon ballon. Prise de panique ma mère me sorti rapidement du milieu de l’étang avant que les autres enfants ou parents ne me voient. Une fois rentré à la maison, elle m’expliqua que je ne devais en parler à personne. A partir de ce jour ma mère renoua avec le monde de la magie et mon père n’eut d’autre choix que d’en faire autant.  Et puis un jour, à l’âge de neuf ans, alors que nous faisions les courses au super-marché ma mère me laissa seule au rayon bandes dessinées. Je ne me souviens pas très bien de ce qui s’est passé mais elle me raconta que quand elle revint me chercher, j’étais immobile, le regard perdu dans le vide. Les autres enfants se moquaient de moi parce que je semblais dire quelque chose de drôle. Mais ma mère voyait que mon visage était impassible si ce n’est marqué par la terreur. Elle tendit son oreille et je lui murmurai d’une toute petite voix : « De son sommeil profond il se réveillera, et des entrailles de la terre il surgira. Personne ne pourra l’arrêter excepté ceux qui parlent la langue perdue. Et alors un malheur s’abattra sur les sangs-impurs.» Et c’est depuis lors que ma mère me répète que je suis de ceux qui voient.

Ma scolarité à Poudlard n’a pas non plus commencé de manière tranquille. En effet, mes amis et moi sommes arrivés au château au même moment que le Tournoi des Trois Sorciers. C’est aussi à la fin de ma première année que Vous-savez-qui refit sont apparition d’après le célèbre Harry Potter. S’en suivirent des années difficiles avec l’élection de « Grosse-Fesses » Ombrage comme Grande Inquisitrice de Poudlard. Je ne pouvais pas la voir en peinture celle là ! Et puis il y eut cette tragique année à la fin de laquelle le Professeur Dumbledore, paix à son âme, mourut dans des circonstances traumatisantes. Lorsque le ministère tomba sous le contrôle des Mangemorts, ma mère refusa de nous laisser repartir à Poudlard ma sœur et moi. Elle décida même de quitter Londres pour nous réfugier chez ma grand-mère maternelle, Martha Stinks, au fin fond de l’Ecosse. Nous passâmes donc un an loin de tout à attendre désespérément que le règne de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom soit enrayé. Nous apprîmes par la gazette du sorcier que Poudlard avait été le champ de bataille entre les Mangemorts et l’Armée de Dumbledore. Alors quand la nouvelle de la mort définitive du Maître des Ténèbres se répandit jusqu’à nous, nous repartîmes pour Londres où mon père décida d’ouvrir sa propre quincaillerie. Depuis nous avons repris une vie « normale » mais cela n’a pas amélioré mon niveau en cours ! Evannah s’en sort mieux que moi et elle ne se prive pas de le faire remarquer !